En annonçant une nouvelle levée de fonds de 180 M$ le mois dernier, ce qui porte à 336 M€ le cumul des capitaux collectés depuis sa création (en 2005), Nexthink a franchi une nouvelle étape importante de son développement en devenant une licorne, avec une valorisation de 1,1 milliard de dollars. À cette occasion, l’éditeur a révélé qu’il avait récemment franchi le cap des 100 M$ de chiffre d’affaires récurrent (soit une croissance de l’ordre de 30% en un an) et que son effectif avait atteint près de 700 personnes (contre 600 il y a un an). Le nombre de ses clients a dépassé les 1000, soit 180 nouveaux clients en un an.

Cette quatrième levée de fonds valide le marché, la stratégie et le potentiel de Nexthink, selon Thibault Rivier, directeur général France. Spécialiste de la gestion de l’expérience numérique des utilisateurs finaux, Nexthink a devant lui un marché potentiel évalué entre 3 et 7 milliards de dollars par ses investisseurs.

La France, qui est longtemps restée son deuxième marché le plus important, reste l’un de ses principaux débouchés. L’éditeur d’origine suisse y revendique quelque 2 millions de postes de travail équipés sur les 11 millions qu’il équipe dans le monde et y réalise 15 à 20% de ses revenus avec une équipe d’une trentaine de personnes. Son réseau de distribution, autrefois cantonné à quelques VARs et intégrateurs tels que Tenedis (ex-Net Quality), ObjectLine ou ACESI, s’est sensiblement étoffé, notamment sur le segment des grands comptes, avec des acteurs tels que Atos, Computacenter, SCC, Proservia, Helpline. Les deux premiers utilisent même sa solution dans leurs usines numériques et interviennent en tant que MSP (fournisseurs de services infogérés), précise Thibault Rivier.

Nexthink France est également proche d’acteurs tels que Accenture, Devoteam, Wavestone… qui préconisent ses solutions dans le cadre de leurs projets de transformation numérique. À l’échelle mondiale, l’éditeur – désormais basé à Boston – a noué des partenariats technologiques avec des éditeurs tels que Microsoft, ServiceNow et, tout dernièrement, Citrix, dont il alimente les solutions en informations récupérées sur les postes de travail des utilisateurs par son agent. Nexthing a également des partenariats négociés avec des constructeurs tels que HP et Dell qui embarquent ses solutions sur leurs matériels.

« La solution de Nextink est prisée par les entreprises pour mesurer en temps réel la qualité (réelle et perçue) de l’expérience utilisateur, mais aussi pour supporter les utilisateurs (en lien avec des solutions de gestion de l’IT telles que celle de ServiceNow) ; pour comprendre leurs usages (dans une logique d’optimisation financière et de contrôle du shadow IT) ; pour mesurer l’adoption des applications et pour prioriser les interventions de l’équipe IT dans une logique d’amélioration continue de l’expérience utilisateur (scoring IT) », expose Thibault Rivier

La crise sanitaire a plutôt favorisé la croissance de l’éditeur. « La montée en puissance du télétravail et des modes de travail hybrides a contribué à sensibiliser les entreprises à l’importance vitale des postes de travail et à la question de savoir s’’ils fournissent les services attendus, y compris à domicile », souligne Thibault Rivier. À ce titre, l’éditeur a récemment mis sur le marché un pack prêt à l’usage pour piloter le passage vers le télétravail. Une innovation qui s’ajoute à plusieurs autres nouveautés venues enrichir la solution l’année dernière. L’éditeur a notamment lancé un module de recommandation (Experience Optimization), un outil de compréhension des besoins utilisateurs (Persona Insight) et de nouvelles fonctions de visibilité en environnement virtualisé.

En l’occurrence, la dernière levée de fonds va permettre à l’éditeur de continuer à investir dans sa R&D et dans sa couverture géographique. L’éditeur prévoit ainsi de porter son effectif à 900 collaborateurs d’ici à la fin de l’année.