Qu’est-ce qui agite la Silicon Valley depuis plusieurs mois ? Les problèmes que rencontrent les voitures intelligentes ? Les consolidations dans le secteur de l’intelligence artificielle ?  Les résultats des licornes ? Non, c’est le prix des logements qui s’impose comme le numéro un des conversations. Ils ont tellement flambé depuis quelques années que les géants du secteur IT s’inquiètent.

Le seuil des salaires pour obtenir un logement destiné aux « faibles revenus » atteint 117.400 dollars pour une famille de 4 personnes à San Mateo, Marin et San Francisco, nous apprend le Silicon Valley Business Journal qui consacre désormais des articles à ce sujet. C’est juste en dessous du revenu médian de 118.400 dollars indique le Département du Logement et du Développement urbain des États-Unis. Ce dernier considère qu’un revenu de 73.300 dollars par famille est extrêmement bas dans ces trois villes. A Santa Clara, ce montant monte à 94.450 dollars.

Selon la National Low Income Housing Coalition, il faudrait plus de 200 heures de travail hebdomadaire à un salarié touchant le salaire minimum pour s’offrir un appartement avec deux chambres. Et pour acquérir une maison standard à San Francisco il faut débourser 1,6 million de dollars en moyenne, ce qui est réservé à une famille gagnant 333.270 dollars par an, taux d’intérêts élevés obligent.

Comme on le voit il faut être très bien payé pour vivre dans la Silicon Valley, le salaire moyen d’un informaticien étant d’environ 88.000 dollars aux Etats-Unis. Une famille disposant du revenu médian dépense en moyenne 51,2% de celui-ci pour se loger. D’après certaines projections, cette proportion pourrait rapidement atteindre près de 61% à Santa Clara. Celle qui était naguère la moins chère des villes de la Silicon Valley est aussi celle qui voit ses loyers grimper le plus rapidement. Ces derniers ont ainsi augmenté de 33% en 2017.

Le vice-président de Facebook en charge de la communication et de la politique publique, Elliot Schrage, a reconnu que le problème du logement à prix abordable était « une question existentielle» qui forçait la société à se saisir du problème. Ce qui ne l’empêche pas d’investir dans des campus pour accueillir plusieurs dizaines de milliers d’employés dans la région. « Notre position est que la Silicon Valley est un moteur extraordinaire pour les opportunités économiques. Si nous ne pouvions pas résoudre les problèmes du logement et du transport, la Silicon Valley ne serait plus la Silicon Valley », a-t-il déclaré à CNBC sans toutefois préciser quel était le remède prévu.

En attendant, le maire de San Francisco a lancé un programme de construction de 5.000 logements et celui de San Jose « encourage » la construction de 25.000 logements dans la ville d’ici 2022.