C’était un projet grandiose, quasiment pharaonique, impliquant un investissement de 5,2 milliards de dollars d’Intel. Un projet considéré comme une des plus
monumentales constructions de ces dernières années, nécessitant le déplacement de la plus grosse grue » in thé world » (dixit les Américains), capable de lever des pièces de 4;000 tonnes. Et pourtant l’usine Fab 42 de Chandler en Arizona, annoncée comme la chaîne de fabrication de semi-conducteurs la plus performante au monde, n’ouvrira pas ses portes. C’est ce que révèle le site d’informations locales AZCentral.com qui a eu confirmation de la nouvelle par un porte-parole d’Intel, Chuck Mulloy.
Les nouveaux composants gravés en 14 nm qui devaient voir le jour dans l’usine seront finalement fabriqués dans le campus voisin, situé lui aussi sur la commune de Chandler. » En utilisant à la fois les processus de fabrication en 22 nm et en 14 nm sur le même site, on peut mieux rentabiliser les dollars et les équipements « , a expliqué Chuck Mulloy, ce qui laisse entendre que l’ancien site tourne en sous-capacité. Une probabilité qui ne surprendra personne alors que le marché du PC, dont Intel est le principal fournisseur, régresse inéluctablement.
Lors du démarrage du projet en 2011 le fondeur avait bénéficié de crédits d’impôts accordés par l’Etat d’Arizona pour la création d’emplois. Les 2.200 personnes recrutées depuis lors resteront sur l’ancien site. Il n’y aura donc pas de destruction de postes. L’image d’Intel est toutefois écornée. Et le restera sans doute longtemps dans la mesure où Barack Obama avait de Fab 42 un symbole de l’Amérique triomphante.
Symbole d’une Amérique conquérante
» Je suis ici parce que l’usine en cours de construction derrière nous est l’exemple d’une Amérique à notre atteinte. Une Amérique qui attire la prochaine génération de bons métiers de production. Une Amérique dans laquelle nous concevons des choses et construisons des choses et qui vend des choses dans le monde entier « , avait déclaré le président devant les caméras de télévision à l’occasion d’une visite sur le site en janvier 2012.
Il demeure toutefois une petite lueur d’espoir pour l’avenir de l’usine. » Ce sera utilisé dans le futur pour des technologies futures », a promis Chuck Mulloy. C’est très vague et très maigre, mais c’est mieux que rien. Le porte-parole a par ailleurs expliqué que le nouveau site n’avait pas coûté 5,2 milliards de dollars, mais environ 1,7 milliard de dollars, la plus grande partie de l’investissement étant affecté aux équipements et aux outils.