La pénurie de puces va-t-elle enfin s’atténuer en 2022 ? La directrice financière de Nvidia Colette Kress a émis un premier signal d’optimisme.  « Au cours de l’année civile 2022, nous pensons que nous serons en grande forme en termes d’offre et en mesure de répondre à la demande existante », a-t-elle déclarée lors du forum JP Morgan Auto / Tech, organisé en marge du CES de Las Vegas.

Selon un compte rendu de Bloomberg, la dirigeante a rappelé que Nvidia avait pris des engagements d’approvisionnement à long terme à hauteur de 6,9 milliards de dollars pour assurer un approvisionnement en puces plus important dès cette année. L’entreprise devrait ainsi être en mesure de mieux satisfaire les commandes, notamment elles très en tension de GPU, « au cours de la seconde moitié de 2022 ». De quoi laisser espérer une progressive normalisation des prix, une fois que les constructeurs de PC, les fabricants de cartes graphiques et les détaillants disposeront de plus de produits en stock.

Un optimisme qui n’est pas partagé par Tom Caulfield, directeur général de GlobalFoundries, également présent sur le forum. « Je ne vois aucun soulagement en 2022 », a-t-il déclaré, précisant qu’il ne s’attendait pas à la fin des problèmes d’approvisionnement avant deux ans. GlobalFoundries compte parmi ses grands clients AMD, qui à l’instar de Nvidia investit fortement pour sécuriser ses approvisionnements. Le mois dernier, l’entreprise dirigée par Lisa Su a revu à la hausse son accord pour la fourniture de wafers jusqu’en 2025, en faisant passer sa commande à GlobalFoundries de 1,6 à 2,1 milliards de dollars.

Hassane El-Khoury, le directeur général d’ON Semiconductor, estime également que la demande continuera de dépasser l’offre pour le reste de l’année. Prashanth Mahendra-Rajah, le directeur financier d’Analog Devices a déclaré pour sa part que les commandes croissantes absorberont toute l’offre pendant les trois premiers trimestres mais que l’entreprise pourrait considérablement augmenter sa production au quatrième trimestre.

On le voit, la situation restera très difficile pour tous les acteurs au premier semestre. L’atteinte du point d’équilibre entre l’offre et la demande variera selon les secteurs et les fournisseurs et seulement une partie d’entre eux commenceront à sortir du tunnel au second. Toutefois avec la mise en service de nouvelles lignes de productions, l’offre et les prix de semi-conducteurs devraient bien commencer à se stabiliser avant la fin de l’année avant de se normaliser plus largement en 2023.