La société de transport ferroviaire française est régulièrement condamnée pour ses défaillances sur le risque amiante. « Officiellement, il n’y a plus d’amiante dans le matériel roulant de la SNCF depuis 1997 », rapportait la revue Santé et Travail en juillet 2019, pointant un nouveau scandale. Aujourd’hui, la direction industrielle de SNCF Voyageurs, chargée de la maintenance des 17.000 trains du groupe pour les activités Voyageurs et Fret, communique à propos de sa collaboration avec l’expert Datategy sur l’usage d’une solution d’intelligence artificielle (AI) pour détecter la présence d’amiante dans les wagons.

La société de transport ferroviaire de voyageurs française rassemble plus de 70.000 collaborateurs dont 20.000 agents chargés de matériel. Elle transporte cinq millions de voyageurs chaque jour.

« Lors de nos opérations de maintenance et d’ingénierie, nous faisons automatiquement un diagnostic d’amiante pour vérifier si les wagons sont sains ou non. Ce processus peut prendre jusqu’à trois jours, ce qui retarde les délais de maintenance. Pour réduire ces délais, nos équipes nous demandaient régulièrement un outil pour identifier la présence d’amiante dans les équipements. Cependant, une telle solution n’existait pas sur le marché. Nous nous sommes donc demandés si on ne pouvait pas la créer », explique Patrick Munsch, Responsable Maintenance & Ingénierie Wagons chez SNCF Voyageurs, dans un communiqué.

En juin 2019, Patrick Munsch et son équipe ont décidé de faire appel à Datategy pour créer une solution AI capable de détecter la présence d’amiante : « Son principe est simple : nos collaborateurs n’ont qu’à prendre une photo des wagons et l’algorithme étudie l’image pour faire son diagnostic. »

Datategy précise qu’il a fallu 15 mois pour entraîner l’algorithme, avec des photos et des résultats de laboratoire notamment, pour parvenir à moins de 1% de taux d’erreur.

Patrick Munsch ajoute : « En quelques secondes, nous avons les résultats. L’interface est très simple, nous formons les collaborateurs (soudeurs, chaudronniers, industriels…) en moins de deux heures. Nous comptons environ 100 utilisateurs au quotidien. » Et de conclure : « Bien évidemment, c’est important de diminuer le temps d’immobilisation des wagons en maintenance mais ce n’est pas l’unique bénéfice de la solution. Elle répond aux demandes du personnel qui dispose d’un outil fiable, facile à utiliser et qui intègre leurs recommandations. »

Rappelons qu’en septembre 2020, 183 cheminots du technicentre SNCF d’Oullins dans le Rhône avaient porté plainte contre la SNCF pour exposition à l’amiante au cours de leur carrière.