Douze état membres de l’Union européenne sur 27 préconisent un projet de cloud souverain en Europe sous la forme d’un PIIEC (projet important d’intérêt européen commun) qui serait financé à hauteur de 7 milliards d’euros. La France envisage d’y apporter une enveloppe de 300 millions d’euros.

L’annonce a eu lieu alors que le nouveau ministre allemand de l’économie et de la protection du climat, Robert Habeck, était en visite à Paris les 7 et 8 février à l’occasion d’une conférence dédiée à la souveraineté numérique.

« L’Europe doit être en position de pouvoir bâtir elle-même le monde numériqueC’est pourquoi la France et l’Allemagne travaillent ensemble à un projet européen commun pour des infrastructures de cloud. L’Allemagne mettra 750 millions à disposition. C’est un projet majeur pour la politique numérique et industrielle de l’Europe et une offensive d’investissements pour la souveraineté stratégique de l’Union européenne. Je remercie vraiment la présidence française de l’Union européenne de faire de ce sujet une priorité », expose-t-il.

Les 10 autres pays participants sont la Belgique, l’Espagne, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, la Slovénie et la République Tchèque.

Par ailleurs, un fonds appelé « European Tech Champions Initiative » (ETCI) et doté de 10 milliards d’euros voit également le jour. Son objectif est que 10 géants européens de la tech soient valorisés à plus de 100 milliards d’euros d’ici 2030. L’Allemagne et la France y ont injecté 1 milliard d’euros chacune. La Banque européenne d’investissement et Bpifrance ont rajouté 1 milliard d’euros à leur tour. D’autres investisseurs européens complètent la somme, dont la banque publique danoise.

Enfin, la Commission Européenne (CE) annonce un budget de 43 milliards d’euros pour multiplier par deux la fabrication de puces en Europe d’ici 2030. Cette enveloppe pour le « Chip Act » européen inclut 11 Md€ de nouvelles subventions provenant pour 50% du budget de l’UE et pour 50% de celui des Etats membres. Ces aides seront distribuées à des acteurs européens du secteur des semi-conducteurs mais aussi à des acteurs américains ou asiatiques, comme les géants Intel ou TSMC, pour les inciter à installer des sites de production de semi-conducteurs en Europe.

« Les puces électroniques sont nécessaires pour les transitions écologiques et numériques et pour la compétitivité de l’industrie européenne. Nous ne devrions pas dépendre d’un seul pays ou d’une seule entreprise pour garantir la sécurité de notre approvisionnement », affirme la vice-présidente de la CE, Margrethe Vestager. Et le commissaire européen Thierry Breton d’ajouter : « Garantir l’approvisionnement en puces électroniques les plus avancées est devenu une priorité économique et géopolitique. Nos objectifs sont ambitieux : doubler notre part de marché mondial pour la porter à 20 % d’ici à 2030 et produire les semi-conducteurs les plus sophistiqués et les plus économes en énergie en Europe ».