Le directeur interministériel du numérique ne veut plus de migration vers l’offre Office 365 sur le cloud Azure de Microsoft. Nadi Bou Hanna l’a rappelé dans une note qu’il a envoyée le 15 septembre à tous les secrétaires généraux des ministères.

« Les solutions collaboratives, bureautiques et de messagerie proposées aux agents publics relèvent des systèmes manipulant des données sensibles. Ainsi, la migration de ces solutions vers l’offre Office 365 de Microsoft n’est pas conforme à la doctrine Cloud au Centre », fait savoir le directeur de la DiNum.

Il se réfère à la circulaire du Premier ministre relative à la doctrine d’utilisation de l’informatique en nuage dite « Cloud au Centre »  (n°6282-SG en date du 5 juillet). Sa règle [r9] précise que « pour un système numérique qui manipule des données sensibles, le recours à une offre cloud commerciale est possible uniquement si cette offre est qualifiée SecNumcloud et qu’elle est immunisée contre les réglementations extracommunautaires ».

En clair, plus question d’exposer les données françaises des administrations à un risque de transfert hors de l’Union européenne. Le « DSI de l’Etat » tolère des exceptions à titre transitoire. La doctrine « Cloud au Centre » prévoit en effet qu’a partir du moment où les offres de confiance sont disponibles, les ministères ont douze mois pour mettre leurs projets en conformité.

Les projets de migration très avancés à la date du 5 juillet pourront ainsi obtenir une dérogation accordée sous la responsabilité de chaque ministère. Mais uniquement pour les services de messagerie et de drive personnel. Les services documentaires, collaboratifs, de messagerie instantanée, d’audioconférence, de visioconférence  et de webinaire sont considérés comme déjà couverts par l’offre de produits interministériels SNAP.

La Dinum laisse bien sûr la porte ouverte à d’autres solutions alternatives. Elle se dit prête à « évaluer l’opportunité de construire et d’opérer une offre de service « bureautique collaborative et messagerie » sur le cloud interne de l’Etat ou sur le cloud commercial de confiance, mutualisé entre les ministères qui rejoindraient l’initiative ».

Elle ne ferme pas non plus définitivement la porte aux solutions Microsoft. Mais appelle à « privilégier un scénario dans lequel le consortium « Bleu » réalise son ambition de construction d’une offre labellisée SecNumCloud conforme à la doctrine Cloud au Centre, avec une suite Office 365 bénéficiant d’un transfert de compétences et des responsabilités technique et juridique à son profit, et donc à prendre contact avec la direction du consortium ».

Enfin elle préconise en l’absence de projet urgent d’attendre une amélioration de l’offre disponible sur le marché. Offre qui est toutefois loin d’être inexistante. De nombreux éditeurs français comme Atolia, Jalios, Jamespot, Netframe, Talkspirit, Twake ou Whaller sont déjà bien positionnés sur ce marché.