Jusqu’à présent, la migration vers le cloud en France, hormis le cloud privé ou interne qui ne changeait pas grand-chose aux habitudes, paraissait limitée aux expériences livrées par des grands groupes internationaux, au cours des trois dernières années.

Mais vu le nombre de projets expérimentaux mis en œuvre avec succès sur le terrain, la progression limitée va entrer dans une nouvelle phase, celle de la mise en production de nouvelles grandes applications. C’est du moins le discours répété par les plus grandes sociétés de services. Les mises en œuvre à grande échelle de projets étudiés sous formes réduites se multiplient. Selon les projets actuellement mis en chantier, par toutes les grandes SSSI, le cloud devrait sortir de sa phase de test pour passer à des mises en production « lourdes ». La raison principale de ces décisions ? Les études effectuées ont prouvé que les économies procurées par le cloud et les nouveaux modes de licences n‘étaient pas négligeables et que c’était un bon moyen de mettre les services informatiques en mode de développement externalisé sans créer de panique sur d’éventuelles externalisations.

Les hébergeurs français sont plus confiants

Cette fois, les projets ne concernent plus seulement des développements à la demande sur Amazon Web Services(AWS), mais ces derniers impliquent un nombre croissant d’hébergeurs français. L’effet de l’espionnage par la NSA  du gouvernement français a boosté les acteurs nationaux. Bien des intégrateurs se frottent enfin les mains, car de nombreux projets  qui paraissaient stagner sortent de leur état de projet. Les petits programmes sur les plates formes souvent étrangères comme Google Computer Engine ou Microsoft Azure ont fait place à de grands chantiers. L’expérimentation qui était le fait de petites structures à l’intérieur de grands groupes a fait tache d’huile et par exemple,on ne compte plus les projets innovants chez nos deux constructeurs automobiles Renault et PSA.

Les conteneurs participeront à la ruée vers le cloud.

Autre tendance de ce mois de juin 2015, que l’on prévoyait, mais qui a tardé à démarrer, la technologie de conteneurs, qui est aussi entrée dans une nouvelle période que l’on pourrait qualifiée d’euphorique. La conférence Docker Con qui s’est tenue à San Francisco  début juin a montré que les conteneurs participeront à la ruée vers le cloud. Les développeurs aimaient déjà les conteneurs parce qu’ils permettent d’éviter la complexité de certaines machines virtuelles, mais ils permettent aussi d’en supprimer les frais de licences, qui ne sont pas négligeables.  La perspective de pouvoir les déplacer dans différents types d’infrastructure cloud, et de les gérer comme éléments simplifiés a beaucoup séduit. Il reste que pour l’instant le portage des applications dans le mode « Docker » reste encore un peu compliqué, mais le projet de conteneur ouvert qui a déjà séduit l’ensemble de l’industrie du logiciel va porter ses fruits, à terme.

La « livraison continue »  a séduit  les directions informatiques

L’orientation des entreprises qui devrait selon les experts passer du cloud privé au cloud hybride se traduira par la nécessité de mises à jour distribuées en mode de « livraison continue”. L’expression est en train de devenir à la mode, tout comme les DevOps et va finir par remplacer  celle de la programmation agile au hit-parade des formules  » branchées .En tout cas si l’on croit nos confrères US, maîtriser cette livraison continue » paraît devenir une compétence recherchée.

La déconnexion qui existe souvent entre les équipes de développement et les équipes opérationnelles du cloud font qu’elles sont souvent mises en concurrence. Mais la compétition en fait n’existe pas vraiment, car ce que font les un ( programmer), les autres seraient souvent incapables de le faire . De fait, de plus en plus de services, sur Azure ou sur Amazon, commencent à proposer des services DevOps pour inciter les entreprises à se lancer dans la programmation d’un nouveau genre. Mais pour les banques et les assurances françaises qui ont leurs programmes de développement bâtis sur des années entières de développement, ces services, qui sont néanmoins à l’étude, paraissent appartenir à un autre monde.

Chez des éditeurs, comme IBM avec son Bluemix, Heroku, Engine Yard et chez Amazon dans le cadre de ses services d’infrastructure, on voit poindre de nouveaux services de « Continuous Delivery ». Le cabinet d’étude Evans Data lors d’une étude sur les nouveaux modes de développement dans le cloud a précisé  que 80% des développeurs qui avaient expérimenté le mode DevOps avaient aussi déclaré que la livraison continue était essentielle à la réussite future de leurs organisations.

La sécurité reste un sujet permanent d’inquiétude

Il reste que la sécurité « définie par logiciel « qui  permettra de protéger les charges de travail, tarde à s’imposer dans le cloud. Autant on sait bien protéger les réseaux, les systèmes de stockage et les machines virtuelles sur les serveurs hôtes, autant le flou subsiste pour un petit nombre de services comme les autorisations de migrations, les mises à jours . Le fait que tous les jours de nouveaux « services sécurisés » pour les applications » apparaissent avec ou sans agent ont un effet anxiogène.

De nouveaux serveurs vont débarquer

Du côté des serveurs de très faible consommation électrique spécialement conçus pour les racks du cloud, leur nombre devrait exploser avec l’arrivée en masse des nouveaux processeurs ARM. Enfin, dans les annonces qui se sont multipliées, on note celle des passerelles entre le cloud, l’internet des objets, sans compter leurs connexions  aux outils de Big Data qui sont eux aussi de plus en plus dans le cloud. Le cloud est vraiment en train de passer dans les moeurs.

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