Pour mener à bien le chantier du déploiement du très haut débit en France, le gouvernement veut trouver un nouveau terrain d’entente avec les opérateurs. Lors de son audition au sénat la semaine dernière, le ministre de la Transition numérique et des Télécommunications Jean-Noël Barrot s’est dit prêt à réformer l’Ifer mobile, une taxe payée par les opérateurs sur chacune de leurs antennes 2G, 3G, 4G et 5G,  à condition qu’ils acceptent trois nouveaux engagements.

Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free devraient en premier lieu s’engager à finir les raccordements à la fibre dans les zones très denses et les villes moyennes, s’assurer ensuite de leur résilience en installant des batteries de secours sur des sites stratégiques et, enfin, assurer un prix des offres fibre similaire à celui des offres ADSL pour les clients qui passent du cuivre à la fibre. Des conditions nécessaires selon le ministre pour « garantir la promesse présidentielle d’une généralisation de la fibre ».

Selon les chiffres de l’Arcep, 34,4 millions de locaux étaient raccordables à la fibre fin 2022, soit prêt de 80% des locaux du territoire, en ligne avec l’objectif d’étape visé. Mais les 20% restant seront plus complexes et plus couteux à mettre en œuvre et l’extinction du réseau cuivre, prévue à partir de 2026, contraint à finaliser le chantier sans tarder.

Reste que la suite de la partie s’annonce difficile pour le gouvernement. Si les opérateurs réclament la baisse de l’Ifer mobile, ils négocieront chèrement tout nouveau engagement. Les collectivités devraient également être vent debout contre un rabotage de la taxe, qui participe à leur financement et leur a rapporté 220 millions d’euros en 2021. Avec le déploiement de la 5G, les recettes de la taxe sont en rapide augmentation, ce qui dans la période actuelle n’est pas un luxe pour les finances locales.