Revendeur spécialisé dans la gestion des licences logicielles, SoftwareOne a voulu mieux comprendre la façon dont les entreprises allouent leurs dépenses informatiques et les motivations qui sous-tendent ces choix.  Le groupe a confié à Vanson Bourne le soin d’interroger des dirigeants d’entreprises et les décideurs informatiques nord-américains sur leurs habitudes d’achats informatiques. Cette enquête a été menée fin 2017. Les résultats présentés ci-dessous ont été publiés en mai dernier.

Indiscutablement, l’informatique 100% sur site a vécu : seulement 19% des entreprises interrogées déclarent privilégier une approche « sur site » pour leur informatique. Mais à l’inverse le tout Cloud n’est pas non plus vu comme la panacée : 28% disent privilégier l’approche cloud. En revanche, 53% indiquent que leur entreprise privilégie une approche hybride.

Avec l’adoption généralisée du cloud, de nouveaux défis informatiques apparaissent. Premier écueil à surmonter : le coût et la complexité du Cloud. 37% des entreprises estiment ainsi que l’un des principaux points faibles du Cloud est son coût budgétaire imprévisible.

« La réalité des coûts et de la gestion des environnements hybrides devient plus claire à mesure de leur adoption par l’entreprise, écrit SoftwareOne. Il est facile pour les entreprises d’acheter dans le Cloud parce qu’elles voient un retour sur investissement immédiat, mais elles se bercent souvent d’illusions en s’imaginant en avoir accompli plus qu’elles n’en ont vraiment fait. »

Le sentiment de maîtrise du nuage est de courte durée. Après le déplacement vers le Cloud des applications nécessitant peu ou pas de reconfiguration, vient rapidement le temps de l’intégration de ces nouvelles technologies cloud avec les applications et systèmes hérités. Avec cette phase, commence la complexité.

La confiance trompeuse que suscite la première phase réussie d’une mise en œuvre cloud se devine dans la dichotomie qui apparaît entre les dirigeants d’entreprises et les responsables informatiques quant à leur perception de la maturité de leur programme cloud. Les dirigeants d’entreprises ont tendance à croire que leur programme est plus avancé qu’il ne l’est en réalité. Les responsables IT ont une vision plus réaliste de la situation et perçoivent mieux les contraintes du budget cloud que les dirigeants. Ces derniers évaluent ainsi à 6,3 millions de dollars leur budget cloud annuel en moyenne contre 5,05 millions de dollars pour les responsables informatiques.

De même, les dirigeants d’entreprise ont plus confiance dans le Cloud que ce qu’il fait et peut réellement pour leur organisation. Les dirigeants d’entreprise estiment que 34% du budget informatique 2017 et 43% du budget informatique 2018 ira vers le Cloud, tandis que les responsables informatiques estiment que ces chiffres sont plus proches de 24% pour 2017 et 33% pour 2018.

In fine, « la migration des applications à haute disponibilité vers le Cloud pose toujours problème, et les déploiements hybrides et multi-cloud ne font qu’ajouter à cette complexité », estime SoftwareOne.

« La capacité à maîtriser les environnements cloud depuis les modèles de tarification jusqu’à la supervision nécessite des connaissances techniques et une réelle expérience », estime SoftwareOne. L’étude montre que les entreprises ont du mal à gérer leurs environnements cloud via des outils développés en interne. Ainsi, 42% des entreprises font appel à des solutions logicielles tierces externes pour gérer leurs déploiements dans le Cloud. Cette problématique de gestion est d’autant plus complexe que les personnes interrogées dans le cadre de cette enquête travaillent avec en moyenne cinq fournisseurs cloud et douze fournisseurs sur site.

Lorsque l’on demande aux répondants de comparer les déploiements sur site et dans le Cloud, plus de la moitié des répondants (56%) citent que les deux sont tout aussi complexes et prennent beaucoup de temps à gérer.

Il est intéressant de noter que la complexité de la tarification est exacerbée dans le Cloud, les entreprises considérant que les contrats de niveau de services et les souscriptions des déploiements cloud sont deux fois plus complexes et chronophages à gérer que les licences et maintenance des logiciels sur site. Ainsi 26% des entreprises jugent que les modèles de tarification dans le Cloud sont plus complexes que ceux des offres sur site.

Du coup, près de la moitié des entreprises (45%) prévoit d’investir davantage ou de maintenir leurs investissements actuels sur site au cours des 12 prochains mois. 24% des entreprises prévoient d’investir davantage dans le Cloud et 21% maintiennent les mêmes dépenses dans le Cloud et sur site. « En dehors du stockage (65%) et de la base de données (61%), la majorité des applications d’entreprise (analytique commerciale, sécurité, développement, etc.) se trouvent toujours sur site ». Là encore, la différence de perception entre les dirigeants d’entreprises et les responsables IT est bien présente : 56% des dirigeants d’entreprise estiment que leur organisation a migré ses charges de travail de sécurité vers le cloud. Ils ne sont que 35% des responsables IT à le penser.

Enfin, 45% des entreprises estiment qu’il est plus facile de suivre et de gérer l’utilisation des applications et des données logicielles sur site que sur le Cloud.