Le Cloud, moyen efficace de maîtriser ses coûts IT ? Voire. Dans une étude réalisée pour le compte de l’hébergeur et prestataire de services d’infrastructures Sungard AS au mois de février, Vanson Bourne montre que beaucoup d’entreprises qui se sont embarquées dans le Cloud se réveillent avec la gueule de bois.

Ainsi 90% des 150 entreprises françaises interrogées ont été confrontées à des coûts non planifiés liés à l’adoption du Cloud (contre 81% à l’échelle européenne) et 43% disent avoir échoué à réduire leurs coûts via le Cloud. La maîtrise des dépenses est pourtant l’objectif numéro un affiché par une entreprise sur deux.

600.000 € de coûts annuels non planifiés

Ces coûts non planifiés associés au fonctionnement de leur Cloud se montent en moyenne à près de 600.000 € par an pour les entreprises françaises. C’est 50% de plus que pour les entreprises britanniques, deux fois plus que les entreprises suédoises et trois fois plus que les entreprises irlandaises.

Parmi les facteurs permettant d’expliquer ce surcroît de dépenses, les entreprises interrogées mettent en exhergue les coûts d’intégration système (44%), les coûts de maintenance interne (38%) et les coûts humains de gestion de déploiement (28%). Une entreprise sur cinq met également en avant les coûts liés à la gestion de multiples fournisseurs Cloud.

De fait, 52 % des répondants français ont 5 fournisseurs de Cloud ou plus (29 % en Europe), 32 % en ont 6 ou plus (17 % en Europe) et 14 % en ont 8 ou plus (8 % en Europe). Ce qui fait de la France le pays européen où les entreprises jonglent avec le plus de fournisseurs différents. « Cette grande variété de services de Cloud qu’elles doivent gérer au quotidien [est] un facteur de complexité supplémentaire au quotidien pour les entreprises françaises », écrit Sungard AS dans sa synthèse. Ainsi 52% des entreprises disent éprouver des difficultés à gérer l’interopérabilité avec leur système d’information.

Des facteurs comme l’interopérabilité, la disponibilité et les coûts opérationnels liés au Cloud ont été négligés

« Lorsque le Cloud a été introduit sur le marché, il a été présenté comme le remède à tous les maux de l’IT », poursuit Sungard AS. Mais avec le temps beaucoup d’entreprises ont eu à gérer un véritable retour de bâton. Sungard va jusqu’à parler d’un phénomène « gueule de bois ». « En se laissant entraîner par la mode du Cloud, certaines organisations l’ont rapidement adopté sans le rattacher à leurs objectifs business globaux et n’ont donc pas pris en compte des facteurs comme l’interopérabilité, la disponibilité et les coûts opérationnels liés au Cloud », écrit Sungard.

Du coup, beaucoup reviennent en arrière. Les entreprises françaises ont ainsi déclaré avoir redéployé en moyenne 45% de leurs infrastructures Cloud vers des infrastructures physiques (en moyenne 25,5% pour l’ensemble des répondants).

Néanmoins, Tout n’est pas négatif. 47 % des entreprises françaises ont constaté une réduction des coûts, 53 % ont constaté une augmentation de la sécurité et l’accroissement de l’avantage compétitif a été atteint pour 46 % d’entre elles (contre 35 % qui ne l’ont pas été perçu). Et surtout 69% ont constaté plus grande agilité alors qu’elles n’étaient que 39% à l’espérer.

 

Méthodologie : cette étude internationale, intitulée “Cloud Hangover”, a été conduite auprès de décideurs informatiques de 150 entreprises britanniques, 150 françaises (100 grands comptes et 50 PME entre 500 et 1000 employés), 50 entreprises suédoises et 50 irlandaises, dans des secteurs allant des services financiers au secteur public et au retail.