Oracle et six  autres éditeurs de solutions PaaS, ont décidé de soumettre à l’Oasis un projet d’API générique et standard visant à favoriser l’interopérabilité des couches d’administration d’applications des services PaaS.

 

Un pas vers l’interopérabilité des Paas. Oracle et six autres spécialistes du segment du PaaS (Platform as a Service) et du cloud d’infrastructure Iaas (Infrastructure as a Service), ont décidé de s’attaquer au très sérieux problème de la portabilité des couches d’administration du PaaS. Leur réponse : CAMP (pour Cloud Application Management for Platforms), un jeu d’API standard dont l’objectif est de poser noir sur blanc un concept définissant des mécanismes de gestion d’applications sur un Paas. Red Hat, CloudBees, SoftWare AG, Cloudsoft, RackSpace et Huawei ont rallié le projet.

Il faut dire que si la question de l’interopérabilité dans le Cloud a surtout été abordée par le prisme de la couche infrastructure du nuage – le Iaas – , elle avait été laissée de côté pour le Paas, une des trois grandes formes de Cloud. Pourtant, ce n’est pas faute d’offreurs. De Microsoft avec Azure à Google en passant par Joyent, CloudBee, Heroku ou Cloud Foundry de VMware, le marché s’est construit autour de solutions dédiées, avec des API différentes. Sans la volonté de les faire interopérer. Ainsi, comme nous l’indiquions dans notre dossier (Le cloud en mal d’interopérabilité), si la question de la portabilité du code applicatif a en partie été réglée grâce au support multi-langages des Paas (Java, Ruby, PHP, Python, Closure, Node.JS), celle portant sur les couches d’administration réseau, de bases de données, de load balancing et d’orchestration est aujourd’hui inextricable. La migration d’une application d’un PaaS  à un autre relèvant du parcours du combattant.

C’est  là qu’entre en jeu CAMP. Le « standard » décrit une API uniformisée pour le provisioning, le déploiement, l’exécution, l’administration, mais également le monitoring et la supervision des applications dans le Cloud. «CAMP définie une API simple qui permet aux clients de disposer d’une solution interopérable entre plusieurs offres, de gérer facilement les cycles de vie des applications et de déplacer les applications d’un cloud à l’autre», explique Don Deutsch, vice président, Chief Standards Officer, chez Oracle, cité sur le site du projet. CAMP vise ainsi non seulement à faciliter le déploiement d’applications on-premise vers une infrastructure cloud privée ou public, mais également à favoriser la migration de la couche de gestion dans des environnements hybrides, et ce «sans adaptation excessive», rappelle encore le site du projet. CAMP s’appuie sur le modèle REST et JSON pour structurer les données.

 

CAMP à l’Oasis

 

Les 7 acteurs de CAMP entendent soumettre leurs travaux à l’Oasis (Organization for the Advancement of Structured Information Standards) – en charge notamment de la standardisation des services Web (WS*) – et annoncent la création d’un comité technique pour superviser le projet afin d’en faire un standard valide et certifié. Le comité technique, dont la première réunion se tiendra le 23 octobre, compte 13 membres dont 7 de chez Oracle, comme l’indique la charte du groupe de travail (PDF). Ce comité pourra également être appelé à collaborer avec d’autres groupes de travail, comme le Cloud Management Working Group (au sein de la DMTF), l’Open Grid Forum ou encore la SNIA (Storage Networking Industry Association), tous travaillant sur des problématiques d’intéropérabilité des couches d’administration et d’orchestration notamment.

Reste toutefois une question. Si selon Mark Carlson, Principal Cloud Strategist chez Oracle, le nombre de membres est suffisamment révélateur des différentes technologies du marché, on remarque toutefois l’absence de cadres, comme VMware, Amazon Web Services, Google ou encore Microsoft. Si, comme l’indique  Steven Harris, senior vice président des produits chez CloudBees, CAMP représente «une première étape», l’idée de standardiser la couche d’administration des Paas n’est peut-être pas du goût de tous. Certains cherchant davantage à étoffer les fonctionnalités de leur Paas comme Microsoft et VMware, plutôt que de travailler à leur interopérabilité.

 

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