Le secteur de l’IT a désormais une conscience aiguë de l’ampleur de la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois sur l’île de Taiwan. Face à la crise climatique, le gouvernement taïwanais a suspendu l’approvisionnement en eau agricole et demandé aux entreprises de réduire leur utilisation d’eau. D’où la pénurie actuelle de semi-conducteurs dans le monde. Selon la banque Goldman Sachs, pas moins de 169 secteurs seraient touchés.
En effet, le processus de fabrication des puces nécessite une grande quantité d’eau. D’ordinaire, le géant du secteur TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) utilise à lui seul 156 millions de litres d’eau douce afin de polir les lamelles de silicium qui composent les semi-conducteurs. Avec UMC, les deux sociétés répondent à 63% des besoins mondiaux en puces pour équiper les smartphones, les téléviseurs, les voitures et autres équipements du quotidien.
Désormais, elle se retrouvent en position de gérer l’urgence climatique en direct.
TSMC a ainsi décidé de construire une usine de purification d’eau usée industrielle afin de s’approvisionner elle-même. Cette structure devrait être mise en service d’ici la fin 2021. Le gouvernement taïwanais a aussi débloqué des fonds pour transformer l’eau de mer en eau potable.
Tandis que l’on observe que la pandémie de Covid-19 entraine une forte demande de PC dans le monde (300 millions vendus en 2020), que l’avènement de la 5G accroît la demande en semi-conducteurs et que les voitures ne peuvent plus être construites sans puce électronique, il n’est pas inutile de se rappeler – qu’en ce moment-même – les foyers de Taïwan sont privés d’eau courante deux fois par semaine, les réservoirs de l’île sont à sec et les fermiers y sont frappés de plein fouet.