La toute jeune Fédération française de la cybersécurité (FFC) annonce la création d’un référentiel définissant les contours d’un tout nouveau métier : celui d’assistant cyber. « L’assistant cyber a vocation à assister les DSI, les RSSI, les délégués à la protection des données et les managers de risques dans les tâches dont ils ne peuvent ou ne veulent pas s’occuper », expose David Ofer, président de la Fédération française de cybersécurité (photo). Il a vocation à aller au contact des utilisateurs pour réduire les surfaces d’attaques informatiques de l’entreprise, en veillant au respect de sa politique de sécurité, en communiquant sur les règles d’hygiène numérique, en s’assurant de la conformité et de la bonne application des normes et règlements (notamment sur la protection des données privées)…

En parallèle de ce référentiel, la FFC a créé un cursus de formation au métier d’assistant cyber, qui a donné lieu au dépôt d’un titre de formation auprès de France Compétence en mars dernier. Le cursus concocté par la FFC ne nécessite pas de prérequis technique. D’une durée de 400 à 500 heures (+100 heures de stage), soit douze à quinze semaines, il s’adresse aux jeunes de niveau Bac ou à des personnes en reconversion professionnelle.

Sur la base de ce référentiel métier et de ce titre de formation, et après validation par un premier OPCO (opérateur de compétences) et plusieurs centres de formation, la FFC s’est mise en quête de partenaires susceptibles de donner corps à ce nouveau métier en mettant sur pied les premières promotions. La FFC vient ainsi de signer un premier partenariat avec Paris Plaine Commune pour la formation de 500 personnes dans le cadre de de son programme d’aide à l’insertion des jeunes. La collectivité est actuellement en train de sélectionner la vingtaine de stagiaires qui participeront à la première promotion devant démarrer en septembre. La formation sera assurée par l’EPIE Formation. Quant aux entreprises qui accueilleront ces candidats en stage, elles sont également en cours de recrutement.

Les besoins sont énormes veut croire la Fédération. Elle estime à 200.000 le nombre d’entreprises et de collectivités locales susceptibles d’utiliser à terme les services de ces assistants cyber.

Elle en a en tout cas convaincu du potentiel de ce métier la ministre du Travail, Elisabeth Borne, et le Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, Thibaut Guilluy, avec lesquels elle a signé en mai dernier aux côtés de la Fédération Française de la Sécurité privée (FFSP) et l’Association des Métiers de la Sécurité (ADMS) une convention prévoyant la formation et l’embauche de 20.000 personnes dans les métiers de la cybersécurité au cours des cinq prochaines années. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre du plan de relance du gouvernement.

Derrière ce chiffre de 20.000 créations d’emplois se cache un enjeu important de reconversion. L’État anticipe en effet qu’un certain nombre des personnes qui seront embauchées pour assurer la sécurité des Jeux Olympiques de 2024 auront besoin de se recycler une fois les épreuves terminées. La cybersécurité apparaît comme une voie d’évolution potentielle.

Née officiellement en novembre 2020 et regroupant tous ceux (élus, citoyens, professionnels, associations, organisations professionnelles, centres de formation…) qui souhaitent œuvrer au renforcement de l’écosystème de la cybersécurité en France, la FFC est à également l’origine d’un diagnostic cyber gratuit pour les chefs d’entreprise et réfléchit à d’autres initiatives, y compris à la définition de nouveaux métiers cyber.