Dans son dernier centre de données ouvert en région parisienne, TelecityGroup expérimente l’ensemble des technologies vertes disponibles mises à sa disposition. On y trouve même un arboretum.


 

Paris 3 Condorcet, le dernier data center ouvert par TelecityGroup abrite un arboretum du changement climatique. Chauffé par les excédents de chaleur dégagés par le bâtiment, il devrait permettre de définir, en partenariat avec l’INRA et la Société Forestière, les végétaux qui s’adapteront le mieux au réchauffement du climat. Intégré au centre, ce jardin regroupera des végétaux du monde entier, dont certains pourraient peupler nos forêts et paysages urbains d’ici 2050.

Cette première en France – et sans doute dans le monde – est l’aspect le plus visible des technologies vertes mises en place dans ce centre destiné à héberger plus de 3.400 m2 de salles informatiques pour une puissance totale de 14 MW.

Les concepteurs du bâtiment – ETDE/Brézillon – et le maître d’oeuvre ont en effet voulu tester à l’échelle industrielle d’autres innovations technologiques en faveur de l’environnement. Ils ont notamment déployé des systèmes de refroidissement free cooling ainsi que des modes de distribution d’énergie réduisant de 25% les installations électriques, et cela à puissance et performance équivalentes.

 

D’après TelecityGroup, ces innovations permettraient de réduire de 50% la consommation des installations techniques du centre et d’économiser chaque année 28 millions de kWh, soit l’équivalent de 2.500 tonnes de CO2 non rejetées dans l’atmosphère.

Autre première dans l’Hexagone, le toit est recouvert d’une membrane blanche à haut pouvoir de réflexion qui rejette une part importante du rayonnement solaire et réduit les apports caloriques extérieurs. Cette technique suit les recommandations de Steven Chu, Prix Nobel de Physique 1997. et responsable du département Energie du Berkeley Laboratory (USA), spécialisé dans la bio-ingénierie appliquée au domaine de la construction et de l’urbanisme.

Autre grand défi : la gestion de l’eau. Les installations techniques du site Condorcet ont été conçues afin d’éviter sa consommation, grâce notamment à l’optimisation du traitement climatique des salles informatiques, au refroidissement en circuit fermé et à une régulation hygrométrique nouvelle génération. Par ailleurs, dans toutes les installations sanitaires, la consommation d’eau est réduite au minimum grâce à des dispositifs de réduction ad hoc.

 

Le branchement d’eau de ville, pour l’ensemble du site industriel, est ainsi réduit à une canalisation de 40 mm, quasiment au niveau d’une adduction domestique. De plus, les technologies de filtration du système de climatisation mises en oeuvre ont permis d’éviter l’emploi d’additifs chimiques et de glycol dans les circuits de refroidissement.

Pour assurer une alimentation naturelle des nappes phréatiques et éviter l’engorgement des réseaux urbains, des enrobés perméables ont été utilisés pour les voies de circulation, les parkings étant quant à eux recouverts de substrats drainants mêlés à des plantes rustiques.

Pour compléter le dispositif, des bassins tampons de 500 m3 accueillent les eaux de pluie et de ruissellement résiduelles, permettant ainsi une restitution lente aux réseaux urbains.

Par ailleurs, pour limiter l’impact sonore du centre, une zone technique insonorisée de 2.000 m² a été créée en toiture. Enfin, l’éclairage extérieur privilégie la lumière au sol, ce qui permet de réduire les rayonnements vers le ciel.

Espèrons que malgré son coût (48 millions d’euros) ce centre-laboratoire à grande échelle des technologies green IT appliquées aux data center fasse des émules. Et pas seulement dans l’Hexagone.