Microsoft déclarait que son data center de Wieringermeer, situé au nord des Pays-Bas, ne consommait ‘que’ 12 à 20 millions de litres d’eau par an. Or, sa consommation annuelle serait au moins quatre fois supérieure.

En 2021, elle a été de l’ordre de 84 millions litres d’eau, soit autant que celle de 1.750 Néerlandais·e·s en un an, selon le journal local Noordhollands Dagblad.

Cette année, elle atteindrait plus de 100 millions de litres, selon un expert indépendant engagé par Microsoft elle-même, a priori pour mettre fin à la polémique grandissante dans le pays.

En cette période estivale d’intense sécheresse, le gouvernement hollandais demande en effet aux agriculteur·rice·s de rationner l’arrosage des cultures et à la population de limiter son usage quotidien.

Mais l’on ne touche ici qu’au sommet de l’iceberg. Il y a 27 autres datacenters à Wieringermeer, outre celui de Microsoft. Selon les estimations du gouvernement, ils auraient utilisé 550 millions de litres d’eau potable.

Le moins que l’on puisse dire est que les centres de données manquent de transparence concernant leur consommation d’eau alors que des efforts ont été consentis pour communiquer sur la consommation d’électricité.

Notre confrère des Echos cite Arman Shehabi, un chercheur du Berkeley Lab et auteur d’une étude sur l’empreinte environnementale des centres de données aux Etats-Unis, qui révèle qu’« un cinquième de l’empreinte hydrique directe des serveurs de centres de données provient de bassins-versants en stress hydrique fort ou modéré ».

Or, nous savons qu’avec le réchauffement climatique, causé par l’activité humaine, les températures seront de plus en plus extrêmes dans les années à venir. Rappelons que le mois dernier, les températures caniculaires mettaient les datacenters britanniques d’Oracle et Google Cloud hors service.