Pierre François, PDG du centre de formation Homecom, nous explique ce que la crise a changé dans les attentes des clients en matière de formation et les implication que cela a eu sur son métier.

 

Channelnews : Est-ce que la crise a eu des incidences sur la consommation des clients en termes de formation ?


Pierre François : La crise a été relativement modérée sur le secteur IT mais elle a introduit des mutations profondes. Paradoxalement, alors que des dizaines de milliers de postes ont été supprimés et que le nombre de demandeurs d’emplois a doublé, on observe de nouveau des tensions sur le recrutement. Et ceci s’explique tout simplement parce que les postes que le secteur crée ne sont pas les mêmes que ceux qui ont été supprimés.

Comment se traduisent ces mutations sur votre offre de formation ?


Pierre François : D’une manière générale, on peut parler de montée en gamme. Les clients veulent des formations de plus en plus pointues, un plus large volant de compétences fonctionnelles, une capacité à évoluer. Sur le plan technologique, la demande s’oriente de plus en plus vers le travail collaboratif, la virtualisation et le développement autour de Silverlight, de Sharepoint et des solutions de gestion de Microsoft. Mais les entreprises recherchent aussi de plus en plus à renforcer leurs compétences non technologiques comme la capacité à gérer une relation commerciale pour les techniciens. Et, au delà de la formation, elles sont en demande de services complémentaires.

Est-ce à dire que votre métier aussi est en train d’évoluer ?


Pierre François : Oui. Nous intervenons de plus en plus dans la gestion des compétences des équipes de nos clients. Nous leur prodiguons du conseil en ressources humaines, nous les accompagnons sur des missions de recrutement et de communication RH. La formation n’est plus qu’une composante de cette activité.

Est-ce la raison pour laquelle vous venez d’abandonner la marque Avolys pour vous rebaptiser Homecom ?


Pierre François : Pas exactement. En fait nous avons remis en usage notre ancien nom, celui que nous avions avant de rejoindre le réseau de franchisés Avolys. Ce changement a été motivé par la divergence stratégique que nous avons eu avec la société  O2I qui a racheté l’année dernière les autres membres du réseau. Mais ce changement de nom ne concerne que notre activité formation. Ce qui a évolué en revanche, c’est que nous avons rapproché cette entité de la galaxie Vascoo, qui rassemble nos différentes activités de gestion de compétences IT, notamment celles dédiées à l’écosystème Microsoft que nous opérons sous la marque MSemploy. Nous nous sommes également rapprochés de gros centres de formations régionaux tels que Newport (à Aix-en-Provence), Access IT (à Lille), Bewise (à Toulouse) et Proservia (à Nantes), avec lesquels nous mettons en place des synergies.

Avez-vous réussi à générer de la croissance malgré le contexte difficile ?


Pierre François : Oui. Nous devrions terminer l’exercice sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 14 M€ en croissance de 15% à environ. Et notre profitabilité devrait même augmenter de 40%. C’est notamment dû à la bonne tenue de nos activités à l’étranger, qui représentent désormais les deux tiers de nos revenus. Depuis l’ouverture en août dernier de bureaux à Londres, nous sommes désormais implantés dans 7 pays.