IBM a ouvert un centre de calcul quantique dans l’État de New York à destination des industriels et de la recherche « au-delà des capacités confinées à des laboratoires de recherche ». Dans son communiqué, la firme d’Armonk revendique 150.000 utilisateurs de ses machines quantiques via le cloud, 14 millions d’expériences et de près de 80 clients commerciaux, établissements universitaires et laboratoires de recherche faisant de la recherche ou explorant des applications pratiques.

Le nouveau centre est doté de dix systèmes d’informatique quantique : cinq systèmes de 20 qubits, un système de 14 qubits et quatre systèmes de 5 qubits. Cinq des systèmes ont maintenant un volume quantique de 16 – une mesure de la puissance d’un ordinateur quantique – ce qui représente « une nouvelle étape dans la voie vers l’atteinte d’une performance soutenue. »

D’ici un mois, le parc passera à 14 systèmes, dont un nouvel ordinateur à 53 qubits, le plus grand système quantique universel du marché à ce jour, mis à disposition dans le cloud.

« Notre stratégie, depuis que nous avons porté le tout premier ordinateur quantique sur le cloud en 2016, consistait à ne pas cantonner l’informatique quantique à des expériences de laboratoire isolées menées par une poignée d’organisations, mais à le mettre entre les mains de dizaines de milliers d’utilisateurs », explique dans le communiqué Dario Gil, directeur d’IBM Research. « Afin d’outiller une communauté quantique émergente d’enseignants, de chercheurs et de développeurs de logiciels partageant la même passion qui consiste à révolutionner l’informatique, nous avons conçu plusieurs générations de plateformes de processeurs quantiques que nous intégrons dans des systèmes quantiques à haute disponibilité. Nous améliorons les performances de nos systèmes plusieurs fois par an et ce nouveau système à 53 qubits intègre désormais la nouvelle génération de processeurs de notre feuille de route. »

Les progrès de l’informatique quantique pourraient ouvrir la voie à de futures découvertes scientifiques telles que de nouveaux médicaments et matériaux, des améliorations majeures dans l’optimisation des chaînes d’approvisionnement ou encore de nouvelles méthodes de modélisation des données financières permettant d’optimiser les investissements. La banque J.P. Morgan Chase et IBM ont ainsi développé une méthode permettant d’évaluer le prix des options financières et les portefeuilles de ces options sur un ordinateur quantique à portes. Cela a abouti à un algorithme fournissant une accélération quadratique, c’est-à-dire que là où les ordinateurs classiques ont besoin de millions d’échantillons, le système n’a besoin que de quelques milliers d’échantillons pour obtenir le même résultat, permettant notamment aux analystes financiers d’effectuer l’évaluation du prix des options et l’analyse des risques en temps quasi réel.

Dans un tout autre domaine, Big Blue s’est associé à Mitsubishi Chemical et à l’Université Keio pour simuler les étapes initiales du mécanisme de réaction entre le lithium et l’oxygène dans des batteries lithium-air. Une meilleure compréhension de cette interaction pourrait conduire à des batteries plus efficaces pour les secteurs IT et de l’automobile.