IDC vient de publier l’édition 2019 de son étude Marketscape Worldwide Object-Based Storage qui évalue les fournisseurs de solutions de stockage objet. Trois constructeurs :  Hitachi Vantara, Netapp et Scality se distinguent pour leurs capacités d’exécution et la pertinence de leur stratégie (voir diagramme 1). Le premier est classé leader en termes de stratégie mais reste en-deçà de Netapp (et Dell EMC) en termes de capacités. Scality se situe au deuxième rang devant Netapp en termes de stratégie mais derrière Hitachi en termes de capacités.

Les positions ont évolué par rapport à l’édition 2018. Actuellement en cinquième position des leaders, IBM était alors leader en stratégie, devant Hitachi Vantara, qui dominait pour sa part le classement sur le critère des capacités. Dans la catégorie inférieure, dite des acteurs majeurs, Cloudian se distingue comme l’acteur dominant en capacités et en stratégie alors qu’il était plutôt en queue de classement sur le critère de la stratégie en 2018.

Fait étonnant, Cohesity, qui était dans le groupe des acteurs majeurs en 2018, sort totalement du diagramme 2019. Interrogé par nos confrères de BlockandFiles sur le pourquoi de cette absence, Cohesity a expliqué qu’IDC avait modifié les critères cette année pour inclure uniquement les produits de stockage objet traditionnels qui ne faisaient que du stockage d’objets en mode natif et nécessitaient une passerelle pour supporter le mode fichiers. IDC a ainsi estimé que son produit Smart Files sorti début octobre, qui supporte nativement le mode objet et le mode fichier non seulement sur le même cluster mais également sur le même espace de stockage, ne répond pas à ses critères pour figurer dans le Marketscape consacré au stockage objet.

IDC reconnaît à Hitachi Vantara les atouts suivants : un portefeuille HCP flexible qui permet aux clients de choisir les offres qui répondent le mieux aux exigences de leur organisation de manière évolutive, personnalisable et complète. IDC note ainsi que « L’offre de stockage objet d’Hitachi Vantara, Hitachi Content Platform (HCP), s’intègre dans un vaste portefeuille constitué notamment d’une solution de synchronisation et de partage de fichiers (HCP Anywhere), d’une passerelle de fichiers cloud (HCP Anywhere Edge), d’une offre de recherche et d’analyse de données (Hitachi Content Intelligence) et d’une console de surveillance avancée des performances (Hitachi Content Monitor). »

Autre point fort : son offre HCP pour Cloud Scale – une version conteneurisée et définie par logiciel de HCPqui, groupée avec son appliance HCP, permet de cibler à la fois les charges de travail traditionnelles et les charges de nouvelle génération telles que l’IoT, la gestion de médias, l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique ou les référentiels de contenu.

En revanche, la société d’études pointe plusieurs faiblesses d’Hitachi Vantara. Les clients méconnaissent les capacités de son portefeuille HCP, estime IDC, alors que la société est présente depuis plus de 14 ans sur le marché du stockage objet. Par ailleurs, HCP reste l’une des rares offres de stockage objet dépourvu de la capacité de prendre en charge un système de fichiers distribué, ce qui est rédhibitoire pour certains clients.

Pour Netapp, IDC salue sa puissance d’ingénierie et son expérience dans les données non structurées. Avec NetApp StorageGRID (son offre de stockage objet), les clients peuvent bénéficier d’intégrations hybrides et multicloud. Les clients disposant d’une infrastructure NetApp existante peuvent utiliser le Data Fabric de NetApp pour hiérarchiser les données inactives sur StorageGRID, conservant ainsi uniquement les données actives sur un stockage performant.

La faiblesse de StorageGRID vient de ce que les clients potentiels ne connaissent pas son existence et ses fonctionnalités. Lors de son récent événement NetApp Insight 2019, la société a annoncé une version 100% flash du produit, qui devrait contribuer à accroître sa visibilité auprès des clients.

D’une manière générale, IDC note que le marché du stockage objet a beaucoup progressé en termes de compréhension de la technologie et d’adoption par les clients. Couramment adopté pour les besoins de stockage secondaire et froid à grande échelle, le stockage objet a prouvé au cours des dernières années, sa capacité à évoluer vers des dizaines et des centaines de pétaoctets et arrive à maturité pour prendre en charge de nouvelles charges de travail telles que l’analyse de données non structurées, l’IoT, l’intelligence artificielle, l’analytique, etc.

Alors que le prix du flash diminue et que les volumes de données continuent de croître, le besoin d’analyser les données augmente. Le déplacement de volumes de données d’un support stockage objet vers espace haute performance pour les besoins d’analyse appartient au passé. De nombreux fournisseurs améliorent leurs offres d’objets pour inclure le support Flash ou mettent sur le marché des offres de stockage objet 100% Flash.