Un groupe d’employés de Google accuse la société de tenter de les espionner afin de saper toute tentative de créer une organisation de salariés dans l’entreprise rapporte Bloomberg. Ces employés affirment que la filiale d’Alphabet a développé un logiciel signalant les collaborateurs qui organisent des réunions rassemblant plus de 100 personnes. Cet outil sera intégré dans une version Chrome spécifique utilisée pour la recherche de systèmes internes. Le groupe assure que cet outil, qui doit être installé ces jours-ci, sera utilisé par la direction afin de recenser toute démarche susceptible de fédérer les travailleurs.

Bien qu’ayant approuvé son déploiement, l’entité interne en charge de la protection de la vie privée a souligné « un certain nombre de préoccupations concernant la culture de Google ». L’équipe en charge de son développement a de son côté indiqué qu’il était impossible de retirer le logiciel des ordinateurs équipés.

« Ces affirmations sur le fonctionnement et le but de cette extension sont totalement fausses », a expliqué à nos confrères un porte-parole  de Google. « Il s’agit de rappeler aux personnes d’être attentives avant d’ajouter automatiquement une réunion aux agendas d’un grand nombre d’employés. »

Les perceptions contradictoires des deux parties mettent en évidence les divisions croissantes entre les travailleurs et les dirigeants de Google à propos des valeurs et actions revendiquées par l’entreprise en matière de harcèlement au travail, d’organisation du travail et de traitement des employés expliquent nos confrères.

En 2018, les employés de Google ont organisé une grève mondiale pour protester contre les efforts déployés par l’entreprise pour protéger ses hauts dirigeants accusés de harcèlement sexuel. Des travailleurs ont également protesté contre le développement par Google en Chine d’un moteur de recherche censuré et contre la collaboration de l’entreprise avec l’armée américaine afin d’utiliser l’intelligence artificielle pour des frappes de drones.