« Le meilleur moyen de bonifier le modèle vertueux d’un téléphone durable de type Fairphone ou d’un PC responsable de type PC Vert, c’est encore l’insérer dans l’économie de la fonctionnalité pour en étirer l’usage au maximum ». C’est la profession de foi de Commown, une jeune société qui se présente comme la coopérative de l’électronique responsable. Créée en 2017, Commown – contraction de commun et de l’anglais own (posséder) – est une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui a fondé son modèle, non sur la vente de Fairphones ou de PC responsables, mais sur la commercialisation de leur usage, comme cela se pratique dans le domaine du copieur.

Les usagers sont ainsi locataires de leurs appareils. Ils n’en deviennent jamais propriétaires, y compris à l’issue de leur période d’engagement (pas d’option d’achat). C’est Commown le propriétaire durant toute leur durée de vie. En contrepartie, le loueur s’engage à maintenir sa flotte d’appareils en état de fonctionnement, en renouvelant les batteries une fois par an, en les réparant lorsqu’ils tombent en panne, et en les remplaçant en fin de vie ou en cas de casse. « D’où l’intérêt de mettre en circulation les appareils les plus réparables et durables possible », expose Adrien Montagut, directeur de la communication et associé de Commown. Les marques qui fournissent ces appareils sont associées au projet en devenant sociétaires de Commown.

Un partenariat a été signé début 2018 avec Fairphone, dont les téléphones modulaires sont conçus pour se réparer facilement. Dans les mois qui ont suivi, Commown est également devenu partenaire de trois intégrateurs de PC : le toulousain PC Vert, le suisse Why et le lyonnais M². Des partenaires qui ont tous une vision proche de la sienne en matière d’écoresponsabilité. D’autres partenariats sont à l’étude pour élargir l’offre à d’autres appareils high-tech.

En parallèle, Commown a finalisé deux levées de fonds pour financer l’achat des appareils et finaliser la mise au point de ses services et de ses outils opérationnels. La première, qui permet de lever 150 K€, a lieu fin 2017. Elle comprend notamment trois prêts d’Alsace Active, de La Nef et d’un investisseur privé. Un deuxième tour est intervenu au cours de l’été 2018 qui a permis d’obtenir 300 K€ de prêts supplémentaires auprès du Crédit Coopératif, de la Socoden, d’Alsace Active et de La Nef. Un troisième tour de financement est prévu pour ce printemps.

À ce jour, Commown revendique plus de 500 appareils en circulation (dont 450 Fairphones) et une « excellente » satisfaction client. La société, qui tient sa première assemblée générale ces 25 et 26 février, espère multiplier par trois ce chiffre cette année en atteignant 2.000 appareils en circulation. Un parc qui permettrait de supporter les salaires des quatre fondateurs : Elie Assémat (président), Fred Wagner (directeur administratif et financier), Florent Cayré (directeur technique) et Adrien Montagut. À noter que, si elle a remporté ses premiers succès auprès d’une clientèle de particuliers, l’entreprise cherche activement à se développer sur le marché b2b en prospectant entreprises et associations.