La Commission européenne vient d’infliger une amande de 242 millions d’euros à Qualcomm pour avoir abusé de sa position dominante sur le marché des jeux de puces en bande de base 3G. Le fondeur a en effet a vendu ces derniers à un prix inférieur au prix coûtant, dans le but de forcer son concurrent Icera (désormais détenu par Nvidia) à quitter le marché. Qualcomm a déjà annoncé qu’il ferait appel.

Les jeux de puces en bande de base permettent aux smartphones et aux tablettes de se connecter aux réseaux cellulaires et sont utilisés à la fois pour la transmission de la voix et des données.

Selon Bruxelles, entre 2009 et 2011 Qualcomm a livré des chipsets UMTS à Huawei et à ZTE, deux de ses clients stratégiques, à un prix inférieur à leur coût de fabrication afin d’éliminer Icera, son principal concurrent de l’époque.

« Ce comportement a eu lieu alors qu’Icera devenait un fournisseur viable de jeux de puces UMTS offrant des performances de débit de données élevées, posant ainsi une menace croissante pour l’activité de puces de Qualcomm. », précise la commission dans un communiqué. Elle estime que ce comportement a par ailleurs étouffé l’innovation et réduit le choix des consommateurs « dans un secteur où la demande et le potentiel de technologies innovantes sont énormes ». Au cours de la période concernée, Qualcomm détenait 60% de part de marché, soit près de trois fois celle d’Icera.

L’amende de 242 millions d’euros représente 1,27% du chiffre d’affaires de Qualcomm en 2018. Elle vise à dissuader les acteurs du marché de se livrer à de telles pratiques anticoncurrentielles à l’avenir.