En juillet, Intel a cédé son activité modem à Apple. Le Silicon Valley Business Journal dévoile aujourd’hui que c’est contraint et forcé que le fondeur a réalisé cette transaction. Dans un mémoire déposé devant la justice américaine dans le cadre d’une action antitrust de la Federal Trade Commission contre Qualcomm, Intel déclare avoir fait cette cession avec réticence et avec une «perte de plusieurs milliards de dollars» à la suite d’actions menées par son rival.

« Intel a subi les conséquences du comportement anticoncurrentiel de Qualcomm, s’est vu refuser des opportunités sur le marché des modems, n’a pas été en mesure de vendre aux clients et a été forcé de vendre à un prix artificiellement biaisé par Qualcomm », explique le vice-président exécutif et directeur juridique d’Intel, Steven Rodgers, dans un billet de blog.

Intel accuse Qualcomm de l’avoir forcé ainsi que d’autres sociétés à quitter le marché des puces de modems pour smartphones en créant un monopole grâce à sa politique « pas de licence, pas de puces », en vertu de laquelle la firme de San Diego refuse de vendre des puces de modem à un fabricant OEM. Sauf si celui-ci acquiert une licence distincte des brevets essentiels (SEP) Qualcomm selon les conditions imposées par ce dernier, y compris le versement d’une redevance sur chaque appareil vendu par un équipementier, même si celui-ci utilise la puce d’un concurrent.

« Ce système consiste en un ensemble de pratiques anticoncurrentielles conçues pour permettre à Qualcomm de contraindre les clients, d’inverser les règles de la concurrence et d’exclure des concurrents, tout en se protégeant de tout contrôle juridique et en réalisant des milliards de gains illégaux », poursuit Steven Rodgers.

Lors de la publication de leur article, nos confrères n’avaient pas réussi à obtenir une réaction de Qualcomm.

Poursuivi pour ces mêmes faits, Qualcomm a perdu son procès en mai dernier et à été obligé par le juge de renégocier ses contrats de licence. La société a toutefois obtenu une suspension des mesures d’exécution en attendant les conclusions du procès en appel prévu en janvier prochain.