L’acquisition du groupe de services IT Syntel par Atos en juillet 2018 pour se renforcer sur le marché américain pourrait coûter plus cher que les 3,4 milliards de dollars déboursés lors de la transaction.

La justice américaine vient en effet de condamner la désormais filiale de l’ESN française à verser 855 millions de dollars à TriZetto, filiale de Cognizant spécialisée dans le secteur de la santé, pour vol de secrets industriels et violation du droit d’auteur.

L’affaire est antérieure à l’acquisition. En 2008, Syntel et TriZetto ont signé un accord de partenariat concernant le développement de nouveaux produits par TriZetto , la prestation et l’hébergement de services. Syntel remplaçait ainsi… Cognizant. Or en 2014 ce rival de Syntel a fait l’acquisition de TriZetto, mettant ainsi fin au partenariat.  Peu après, TriZetto reprochait à Syntel l’utilisation de secrets industriels obtenus pendant ce partenariat. Syntel de son côté accusait TriZetto d’avoir manqué à ses obligations contractuelles. En 2015, commençait un feuilleton judiciaire entre les deux entreprises débouchant sur un dernier procès qui vient donc de se conclure le 27 octobre par la condamnation de Syntel.

Atos, qui connaissait l’existence de ce litige, estime la condamnation disproportionnée. Le groupe français a donc déposé une requête contestant la validité des réclamations de TriZetto « et cherchera immédiatement à déposer une nouvelle requête pour annuler le verdict », annonce un communiqué. Si cette requête était rejetée, Atos se réserve le droit de faire appel. « Atos considère que le verdict du jury n’est pas étayé par les preuves présentées lors du procès ni par la loi applicable. En outre, Atos considère que le montant des dommages et intérêts est largement hors de proportion avec les actes incriminés », poursuit le communiqué qui précise que « le montant maximal des dommages-intérêts légalement disponibles pour TriZetto dans cette affaire est d’environ 8,5 millions de dollars. »