Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la santé mentale des équipes de sécurité informatique est mise à rude épreuve. C’est ce que révèle une étude de l’entreprise japonaise Trend Micro, menée auprès de plus de 2.300 décideurs IT. Les chiffres émergeant du communiqué sont inquiétants : 70% des personnes interrogées voient leur vie personnelle affectée par la gestion quotidienne des alertes de cyber-menace. 51% des répondant.e.s estiment leur équipe submergée par le volume des alertes et 55% admettent ne plus avoir vraiment confiance en leur capacité à les hiérarchiser et à y répondre.
En France, la pression est si forte que 71% reconnaissent subir un impact négatif de leur travail sur le plan émotionnel. 52% admettent avoir désactivé des alertes occasionnellement, voire fréquemment. 51% ont espéré qu’un autre membre de leur équipe interviendrait à leur place et les trois quarts (75%) des équipes sont dubitatives quant à la capacité de leur organisation à hiérarchiser les priorités. Elles estiment que 30% de leur temps est consacré à de fausses alertes.
Ces comportements ne sont pas une exception française. Sur l’ensemble des personnes interrogées dans 21 pays, 43% ont déclaré avoir déjà désactivé des alertes occasionnellement ou fréquemment, 43% s’être éloignées de leur PC et 40% avoir complètement ignoré un incident.
Les chefs d’entreprise ont de quoi frémir étant donné le coût moyen d’une faille de sécurité et sachant que trois quarts des répondants (74%) ont déjà été confrontés à l’une de ces failles – ou s’attendent à l’être – au cours de l’année.
« Cette pression incessante peut avoir un impact désastreux », commente Renaud Bidou, Directeur Technique Europe du Sud chez Trend Micro. Il prône l’usage de plateformes de détection et de réponse aux menaces « pour éviter que leurs meilleurs éléments ne finissent par être victimes d’un burn-out. »
Méthodologie de l’étude
Les entretiens ont été réalisés auprès de 2.303 décideurs en sécurité informatique d’entreprises de plus de 250 salariés, dans 21 pays différents. L’étude complète est disponible ici.