Le cabinet Nucleus Research publie dix prédictions choc pour 2011. Où l’on apprend que SAP va sombrer, que Steve Ballmer va prendre la direction de la sortie et que les entreprises doivent abandonner Facebook.

Voilà un document qui ne laissera pas beaucoup de monde indifférent. Nucleurs Research vient en effet de publier son Top 10 des prévisions pour l’année 2010. On y apprend notamment que le secteur du logiciel est comme la politique américaine, divisée en 2 clans : les rouges (Oracle) et les bleus (IBM). SAP et Microsoft seront hors course faute de vision à long terme. A ce propos, le cabinet de Boston fait remarquer que l’éditeur de Redmond a besoin d’un visionnaire ou d’un tacticien – ou les deux à la fois – et que Steve Ballmer n’est ni l’un, ni l’autre. Exit donc le CEO qui se prendrait malgré cela pour Bill Gates.

En revanche, les petits éditeurs spécialisés ont un rôle à jouer. Flexibles, experts dans leur domaine, proches des clients, ils peuvent apporter un excellent retour sur investissement à ces derniers. Certains de ces éditeurs se porteront sans doute beaucoup mieux que Google, qui ne semble pas pouvoir sortir de l’ornière du moteur de recherche, un secteur dans lequel il excelle d’ailleurs. Cette même critique on ne pourra pas la formuler à l’encontre de HP puisque le fabricant de Palo Alto s’engage délibérément sur la voie du logiciel. Toutefois, s’interrogent les analystes, Leo Aoptheker est-il l’homme de la situation ?

L’ancien employeur de ce dernier est également pointé du doigt par Nucleus Research. Si SAP – qualifié d’old man – a été maintenu en vie, c’est grâce à la BI et à Business Objects. Mais l’éditeur souffre d’une certaine rigidité, de ses coûts de maintenance exorbitants et d’un manque de nouveaux produits. Et comme il y a des alternatives crédibles sur le marché (notamment Oracle et NetSuite), l’éditeur allemand risque de sombrer.

Le cabinet n’est pas tendre pour les politiciens, notamment pour les Européens qui taxeraient les entreprises comme au bon vieux temps sans se rendre compte qu’avec les nouvelles technologies et le cloud computing, ces dernières peuvent délocaliser leurs activités dans n’importe quelle partie du monde, sans espoir de retour sur le Vieux Continent. Il n’est pas plus tendre pour les réseaux sociaux. Facebook ferait ainsi perdre 1,5% de productivité aux entreprises qui ont intérêt à privilégier des réseaux plus utiles comme LinkedIn. Vert, bon marché, la « machine marketing » qu’est le cloud computing ne semble plus faire peur aux entreprises. Petites ou grandes, celles-ci auraient intérêt à lui faire confiance.

Pour terminer, Nucleus Research s’en prend à certains opérateurs américains et FAI comme AT&T ou Comcast dont le SAV laisse à désirer. Un consommateur seul c’est négligeable, une multitude de consommateurs utilisant les nouvelles technologies pour échanger et se défendre collectivement c’est redoutable. Un message automatique du service client en réponse à un tweet négatif ne suffit plus. Qu’en pensent nos opérateurs nationaux ?