La stratégie de Qualcomm visant à supplanter Intel sur le marché des datacenters aurait-elle du plomb dans l’aile ? Oui, si l’on en croit CRN qui annonce le licenciement de 269 personnes de la division aux Etats-Unis, 144 à Raleigh en Caroline du Nord et 125 à San Diego en Californie. Il s’agit du second licenciement en quelques mois, une réduction des effectifs touchant 323 salariés ayant déjà eu lieu en juin dernier. Un plan social qui succédait à d’autres plans de départ. Résultat : la division ne comporterait plus qu’une cinquantaine de personnes, contre un millier il y a un an.

Un porte-parole de la société a confirmé les départs à CRN (des départs qui avaient été annoncés dès vendredi par The Information). Dans son communiqué, le porte-parole a toutefois contesté le fait que les licenciements ne concernaient que la division en charge des centres de données, affirmant qu’ils touchaient d’autres entités. « Qualcomm réduit ses investissements dans le secteur des centres de données, mais reste attaché aux obligations commerciales et aux opportunités à venir qu’offre l’informatique aux confins des réseaux 5G et des solutions cloud d’intelligence artificielles », indique le communiqué. « Qualcomm prévoit de continuer à soutenir la coentreprise de serveurs HXT en Chine. Nous sommes pleinement concentrés sur l’exécution de notre programme 5G. »

La société basée à San Diego a investi des centaines de millions de dollars dans cette initiative voulue en 2012 par le CEO d’alors, Paul Jacobs. Ce dernier souhaitait conquérir de nouveaux marchés en dehors de celui des smartphones. Il comptait sur le soutien de propriétaires de centres de données tels que Microsoft et Google, qui cherchaient à diminuer leurs coûts d’exploitation et, pourquoi pas, à réduire leur dépendance envers Intel.

Les efforts de Qualcomm ont été contrecarrés par la tentative de prise de contrôle hostile de Broadcom, laquelle a convaincu les investisseurs de réduire drastiquement les coûts de l’entreprise. Les tentatives visant à sauvegarder l’unité par le biais d’une cession ont également échoué, rappelle de son côté Bloomberg. Le contentieux opposant la société à Apple, accusé d’avoir violé un brevet Qualcomm, aurait également pesé dans la balance.

Les départs devraient commencer en février prochain. Le porte-parole de la société a précisé que les employés licenciés avaient reçu des indemnités de départ. Précisons que parmi ces employés on compte d’anciens collaborateurs d’Intel, IBM et AMD, qui doivent aujourd’hui se mordre les doigts.