La montée en puissance des risques dans la sphère professionnelle amène les professionnels de l’assurance à faire évoluer leur gouvernance et leurs différentes offres. Dans ce contexte, force est de constater que le sujet lié aux incendies suite à des problèmes de dysfonctionnement électriques est aujourd’hui largement pris en compte par les assureurs. Cela s’explique par la multiplication des sinistres dans de nombreux secteurs comme l’industrie, les datacenters ou encore le maritime. Les récents exemples qui ont secoué ces secteurs d’activité en sont la parfaite illustration. N’oublions pas que les pertes d’exploitation sont catastrophiques. Ainsi, de manière générale, ces dernières coûtent six fois plus cher que les dommages directs et certaines pertes indirectes sont irréversibles.

Ne plus se contenter d’une approche réactive

L’impact des incendies dans la sphère professionnelle est particulièrement significatif et amène les compagnies d’assurances à indemniser lourdement leurs assurés. En effet, le risque est trop souvent couvert de manière réactive alors qu’il aurait pu être anticipé et évité. Rappelons qu’un incendie électrique est souvent lié à une problématique d’armoire électrique défectueuse. Mais ce n’est pas tout, il faut également souligner qu’avant de se déclencher, un incendie lié à un dysfonctionnement électrique peut être anticipé au regard de l’analyse en temps réel des microparticules et des gaz présents dans les armoires électriques.

Opter pour une approche préventive et une surveillance avancée

C’est dans ce contexte que les assureurs se tournent aujourd’hui largement vers la prévention des risques et encouragent leurs clients à faire évoluer leurs environnements pour se doter de dispositifs. En ce sens, l’approche industrielle préventive basée sur l’analyse en continu des armoires électriques semble devenir un véritable prérequis.

Ainsi, les systèmes déployés sont en mesure de détecter en amont les particules et les gaz qui caractérisent les dysfonctionnements dans les armoires électriques. De fait, les équipes de maintenance ont la capacité d’intervenir de manière préventive pour solutionner les problèmes identifiés. Ce type d’approche permet d’intervenir jusqu’à plusieurs jours avant des pannes et arrêts d’activité onéreux et d’avoir une approche prédictive en amont des systèmes d’extinction de gaz traditionnels dont l’activation coûte cher, et qui peuvent représenter des investissements très coûteux en fonction des dispositifs à surveiller.  L’objectif est évidemment de ne pas les déclencher. C’est finalement la réponse au besoin originel : il ne s’agit pas d’attendre de détecter l’incendie, il s’agit de l’éviter.

Au regard de ces éléments, on comprend donc aisément que les compagnies d’assurance sont aujourd’hui largement mobilisées pour sensibiliser leurs clients sur la nécessité de s’équiper de dispositifs leur permettant d’anticiper tous les risques électriques pouvant être à l’origine d’une destruction totale ou partielle de leur outil de production. Si aujourd’hui le sujet de l’anticipation des dysfonctionnements électriques est largement promu par les professionnels du secteur de l’assurance, il pourrait à terme devenir obligatoire pour bénéficier d’une couverture en cas de sinistre, au regard du montant important des préjudices subis. En ce sens, il appartient aux entreprises de bien prendre en compte ce point pour protéger au mieux leur outil de production et être indemnisées en cas de problème.

N’oublions pas que toutes les activités industrielles sont concernées. Citons par exemple le secteur pharmaceutique qui peut voir ses lignes de production coupées suite à un incendie ce qui aurait pour conséquence d’interrompre un lot entier, le rendant non conforme ou dangereux et nécessitant sa destruction. Nous pourrions aussi évoquer le cas des cliniques et hôpitaux qui ont une dépendance absolue à l’électricité pour le bon fonctionnement de l’équipement médical vital (réanimation, blocs opératoires, stockage de sang, serveurs de données médicales). Cela peut avoir des conséquences désastreuses : mise en danger directe des patients, fermeture temporaire de services ou encore perte d’agrément si récurrence. Enfin, nous pouvons évoquer les professionnels de l’agroalimentaire. Dans ce cas d’usage, une coupure électrique peut rompre la chaine du froid et compromettre la qualité des marquandises produites ou encore perturber les flux logistiques et engendrer des ruptures d’approvisionnement pour les clients.

 

 Christophe POTTIER chez HDSN