Christian Raza, directeur des opérations France de Netezza, explique ce qui différencie la technologie de sa société de celle d’Oracle-HP, qui vient de sortir une appliance décisionnelle concurrente de la sienne.

 

Channelnews : Oracle a annoncé récemment son positionnement sur le marché des appliances décisionnelles en lançant en partenariat avec HP The HP Oracle Database Machine, une solution de data warehouse (entrepôt de données). Dans un communiqué vous avez dénoncé l’opportunisme de cette annonce. Que lui reprochez-vous ?

Christian Raza : En effet, j’ai dit que cette solution n’était rien d’autre que du packaging autour d’Oracle 11G. Elle recèle deux inconvénients majeurs à mes yeux. D’une part, Oracle 11G est un SGBD transactionnel qui n’est pas adapté aux traitements décisionnels. D’autre part, l’architecture retenue n’est pas massivement parallèle ce qui l’empêche de tirer partie de toute la puissance processeur disponible et limite ses performances.

Votre société revendique la paternité du concept d’appliance décisionnelle et affirme même en être encore à ce jour le seul fournisseur. En quoi votre technologie est-elle distinctive de celle d’Oracle ?

Christian Raza : Pour résumer, nous n’employons aucune ressource partagée et tous les traitements sont parallélisés. Nous utilisons une base de données open source, optimisée pour le décisionnel, hébergée sur un serveur Linux qui découpe les requêtes en autant de tâches qu’il y a d’unités de traitement. Chaque processeur est associé à un disque et à une barrette de mémoire dédiée. Et nous avons développé une porte logique programmable qui s’assure que le disque ne manipule que les données utiles à la requête. Nous parvenons ainsi à diviser par près de trente les temps de traitement nécessaires.

A quoi cela sert-il ?

Christian Raza : Notre technologie permet de changer la perception des utilisateurs par rapport au potentiel du décisionnel. Elle contribue à relancer des projets enlisés pour cause de performance insuffisante des architectures traditionnelles. Elle permet d’utiliser des données détail plutôt que des données agrégées ou de travailler sur des historiques plus importants.

Le potentiel marché est-il important ?

Christian Raza : Il est énorme. Le marché du décisionnel est évalué à 15 milliards de dollars. Or, même en comptabilisant les solutions purement applicatives, les SGBD décisionnels et les appliances dédiées ne pèsent que 10 à 15% de ce marché, les SGBD classiques trustant le reste. Mais les clients commencent à se rendre compte des limites des systèmes traditionnels et se tournent vers des solutions comme les nôtres. Nous pensons que d’ici à cinq, le marché aura totalement basculé et que les solutions dédiées seront dominantes à 80%. C’est sûrement pour cette raison que Microsoft a pris le contrôle de Datalegro cet été et que HP a reconditionné NonStop SQL issu du rachat de Tandem.

Où en êtes-vous de votre développement en France ?

Christian Raza : Depuis notre implantation en mai dernier, nous avons déjà signé quatre clients et nous nous apprêtons à annoncer la formalisation de nos premiers accords de partenariats avec des intégrateurs locaux.