Le professeur David Neumark de l’université de Californie à Irvine a analysé les payes des différents collaborateurs d’Oracle. Il en ressort que les femmes gagnent en moyenne 13.000 dollars de moins par an que leurs homologues masculins, rapporte The Register.

Ces chiffres viennent d’être publiés dans le cadre d’une action collective en justice pour discrimination salariale intentée en 2017 au tribunal de Californie du comté de San Mateo contre la firme de Redwood Shores.

Les femmes touchent en moyennes 3,8% de moins en salaire de base, 13,2% de moins en primes et perçoivent 33,1% de moins en cas d’attribution d’actions.

Jusqu’à 4.200 employées ayant travaillé pour la société depuis 2013 dans les domaines de l’informatique, du développement de produits et du support pourraient se joindre au recours collectif.

Oracle a régulièrement rejeté les demandes de publication de statistiques sur l’équité hommes-femmes formulées par l’actionnaire éthique Pax World Mutual Funds avant les assemblées générales de l’éditeur. Ce dernier refuse arguant notamment qu’il est attaché à la diversité, soulignant le fait que trois des 12 membres du conseil d’administration sont des femmes et qu’il a mis en place un programme Oracle Women’s Leadership. Il affirme également que l’établissement d’un tel rapport « serait coûteux et prendrait beaucoup de temps » et « ne conduirait pas à des gains significatifs en termes de soutien de la diversité de la main-d’œuvre et de l’équité salariale entre les hommes et les femmes ».

Récemment, le site Reveal de l’ONG Center for Investigative Reporting a indiqué que lorsqu’il a tenté d’obtenir les statistiques concernant la diversité chez Oracle (qui sont communiquées à l’Equal Employment Opportunity Commission du gouvernement américain, l’entreprise avait prétendu qu’elles allaient nuire aux affaires. » Elle a fait savoir qu’il existait une menace très réelle pour sa position concurrentielle « si ses informations sur la diversité étaient rendues publiques ».

Selon une lettre opposée à cette publication en vertu de la loi sur la liberté d’information et publiée par Reveal, Oracle a déclaré qu’il « existait une menace très réelle pour sa position concurrentielle si ses informations sur la diversité étaient rendues publiques ».

Comme le rappelle The Register, un certain nombre de grandes entreprises IT comme Google, Amazon, Microsoft, Salesforce, Cisco, HPE et Intel, publient ces informations en ligne.