A l’occasion de la Journée de la femme, la plateforme française de freelances Hopwork, a analysé l’ensemble des données des 18.000 travailleurs indépendants inscrits chez elle afin de mieux connaître les différences entre les hommes et les femmes.

Ces dernières représentent 30% du total des freelances inscrits. Ce chiffre est à comparer aux  47% de femmes présentes en France sur le marché du travail (indépendants et salariés). Cette faible représentation est, selon Hopwork, due à la forte représentation de métiers liés à l’IT, dont beaucoup de développeurs. Les femmes représentent en effet 27% des travailleurs du secteur numérique (source Syntec). Sur Hopwork, elles sont donc légèrement plus représentées que dans le secteur numérique en général.   

L’analyse de la répartition par métier fait par ailleurs apparaître de grandes disparités au sein des différentes catégories de freelances, y compris dans le secteur IT. On trouve ainsi à peine 6% de femmes dans la catégorie développeurs/data scientists et administrateurs systèmes contre 32% chez les spécialistes du webmarketing. Deux autres catégories rassemblent des indépendants opérant aussi bien dans le secteur IT que dans d’autres domaines. Il s’agit des chefs de projets et professions liées au management et des consultants en stratégie et business développement, qui affichent tous deux 23% de représentation féminine.

Ces différences sont manifestes dès les études, puisque les femmes représentent en France seulement 11% des étudiants dans les écoles d’ingénieurs en informatique et 20% en licence professionnelle « Métiers de l’informatique, du traitement de l’information et des réseaux ».

Cette tendance s’observe également dans d’autres pays d’Europe ou aux Etats-Unis. En revanche en Asie, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. En 2007, l’université d’informatique et de technologie de l’information de Kuala Lumpur (Malaisie) recensait ainsi 65% de femmes.

Les écarts de salaires entre les sexes constatés au niveau national (19% en moyenne) se constate régalement chez les freelances, mais à des degrés divers. On note ainsi un écart de 32% en faveur des hommes chez les administrateurs systèmes & DBA, 21% chez les consultants en stratégie et business développeurs, 14% chez les chefs de projets et professions liées au management, 11% chez les experts en webmarketing et 10% entre les développeurs et les développeuses. Ces différences sont loin d’être justifiées. Bien au contraire puisque les femmes affichent les meilleures performances sur Hopwork. « En comparant le nombre de propositions de projets reçus avec le nombre de missions menées effectivement à terme, nous avons remarqué que les femmes ont un taux supérieur de 14% à celui de leurs homologues masculins. Ce chiffre est important, puisqu’un freelance doit être capable de présenter son activité via son profil freelance mais aussi et surtout de convertir les demandes en missions et d’être capable de les mener à bien », explique dans sa présentation de l’étude Vincent Huguet. « Et si l’avenir du freelance c’était la femme ? », s’interroge avec raison le PDG d’Hopwork.