À l’instar des entreprises du secteur privé, les collectivités locales notent une collaboration croissante entre les DSI et les métiers. Selon le 1er Observatoire des Compétences Numériques des Collectivités Locales publié par le cabinet Markess

, 7 décideurs interrogés sur 10 de collectivités locales portent cette évolution au premier plan.

La modernisation des collectivités grâce au numérique est une nécessité, à la fois pour une meilleure gestion en interne et pour une relation simplifiée avec les citoyens. L’utilisation du numérique est renforcée en raison de la période de disette budgétaire dans laquelle sont placées la grande majorité des collectivités.

Ces évolutions entrainent dans leur sillage des bouleversements au sein des directions de systèmes d’information (DSI), qui ne doivent plus se cantonner à la gestion du quotidien mais sont appelées à déployer des services à valeur ajoutée. Sachant que l’arrivée de ces nouveaux usages numériques remet en question l’organisation interne pour porter ces projets et interroge sur les compétences à acquérir pour faire face à ces enjeux.

Les utilisateurs finals sont beaucoup mieux informés des possibilités offertes par le numérique. Ils vont peut-être même jusqu’à penser que tout est possible avec le numérique. On se souvient du « c’est à la faute à l’informatique ». Cette complainte bien connue n’est-elle pas en train de se transformer en une illusion où « le numérique peut tout ». Selon l’étude du cabinet Markess, les métiers sont demandeurs de projets auxquels les DSI doivent apporter (sont sommés ?) des réponses adaptées et rapides. Ils peuvent même aller plus loin en adoptant eux-mêmes des solutions sans même faire appel, voire en informer la DSI. C’est le phénomène combiné du Shadow IT et du BYOD selon lequel la DSI n’a plus le monopole de l’IT.

L’appropriation des usages numériques par les métiers est favorisée par la consommation de ces services dans un cadre personnel et privé mais aussi facilitée par des modèles de diffusion en ligne à la demande (en mode cloud ), reléguant au second plan la contrainte technique de déploiement des services numériques.

Les directions métiers prennent donc la main sur ces sujets en plaçant au premier plan la valeur d’usage. Si la DSI conserve ses prérogatives, certaines compétences numériques se délocalisent au sein des services métiers. Plus de 50% des décideurs interrogés considèrent en effet que les expertises suivantes seront indispensables au sein des métiers dans les 2 ans à venir : relation usagers, réseaux sociaux, archivage électronique, gestion des talents, analyse des données, dématérialisation, collaboration…

Politiques et administratifs

Contrairement aux entreprises, les collectivités reposent sur deux jambes : les élus qui définissent et décident des politiques à mener et les administratifs qui sont chargés de les mettre en œuvre. Longtemps absent de la culture et de l’expertise des politiques, le numérique est-il inscrit dans l’agenda des politiques ? A l’issue des dernières élections municipales une nouvelle génération d’élus dédiée au numérique est-elle née ?Plus de 80% des communes interrogées par Markess affirment disposer d’un élu référent en matière de numérique.

Ce constat les place en tête des profils de collectivités dotées d’un élu chargé du numérique, en comparaison avec les départements, les régions et les intercommunalités. Les profils de ces élus sont néanmoins disparates en termes de fonctions attribuées. Et ils sont évidemment fonction de la taille des communes, même si les problématiques de la relation avec les usagers restent les mêmes. Selon la sacro-sainte règle du service public, les Parisiens doivent avoir accès aux mêmes services que les Romorantinais.

Cette plus grande participation à la fois des administrés et des métiers pose-t-elle un problème ? A l’heure du « tout-participatifs », ne devrait-on pas se réjouir que toutes les forces vives soient des forces de changement ? Sans doute, mais il y a quelques écueils à éviter et les usages des outils numériques requièrent une certaine vigilance :

– De la part des DSI pour des enjeux sécuritaires et de conformité à la législation sur la gestion des données du secteur public, d’où une collaboration nécessaire entre DSI et métiers pour implémenter ensemble les solutions adaptées ;

– De la part des directions générales pour harmoniser les pratiques et impulser une stratégie numérique transversale, partagée par tous. Pour porter cette ambition, les directions générales s’appuient parfois sur des services transverses dédiés au numérique, dont les appellations sont variées d’une collectivité à l’autre : direction des usages du numérique, service modernisation et qualité, mission développement numérique, etc.

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