Microsoft et l’AFL-CIO, la plus grande fédération syndicale aux États-Unis, ont annoncé lundi avoir conclu un accord qui vise à « créer un dialogue ouvert sur la manière dont l’intelligence artificielle doit anticiper les besoins des travailleurs et inclure leurs voix dans son élaboration et sa mise en œuvre ». Les deux organisations vont collaborer pour examiner l’impact qu’aura l’IA et intégrer les attentes des travailleurs pour mieux orienter le développement de la technologie.

« Si nous voulons que l’IA soit utilisée de manière responsable, intelligemment, et de façon réussie pour tout le monde, les syndicats doivent être associés au débat », a commenté Liz Shuler, la présidente de fédération syndicale. Elle a rappelé que selon un sondage fait par sa fédération « 70 % des salariés craignent d’être remplacés par l’IA ». L’AFL-CIO est composée de 60 syndicats représentant environ 12,5 millions de travailleurs.

Dans le cadre du partenariat, Microsoft fournira aux dirigeants syndicaux et aux travailleurs une formation sur le fonctionnement de l’intelligence artificielle, en présentant ses risques mais aussi ses opportunités pour les parcours professionnels et les métiers de demain. Des conférences seront organisées pour favoriser les échanges et la transmission entre le monde du travail et les développeurs d’IA. Enfin une réflexion commune sera engagée pour alimenter le débat sur le cadre législatif de l’IA.

« En travaillant directement avec les dirigeants syndicaux, nous pouvons contribuer à garantir que l’IA soit au service des travailleurs du pays », a déclaré Brad Smith (photo), vice-président et président de Microsoft, lors d’une conférence commune à Washington. « Ce partenariat révolutionnaire honore les droits des travailleurs, s’inspire des conseils des dirigeants syndicaux à mesure que nous développons la technologie et nous aide à fournir aux gens les compétences qui deviendront essentielles dans une nouvelle ère de l’IA. »

Dans cet accord, Microsoft s’est engagé à une position de neutralité en matière syndicale, autrement dit à ne pas mettre de bâton dans les roues des salariés qui veulent se syndiquer. Liz Shuler a salué cette évolution, faisant remarquer qu’elle contrastait fortement avec celle d’autres entreprises technologiques qui ont combattu agressivement les efforts de syndicalisation.

Alors que son avenir est de plus en plus liée à l’IA, le géant de Redmond semble déterminé à prévenir les risques afférents de conflits sociaux.