L’open source se porte bien en France. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par le Conseil national du logiciel libre (CNLL), qui regroupe plus de 300 entreprises « pure players » du logiciel libre et de l’open source de l’Hexagone. Ces dernières ont bénéficié d’une croissance de 15% entre 2015 et 2016, croissance qui devrait se prolonger en 2017.

Ce constat valide les hypothèses de croissance de l’étude 2015-2020 sur les logiciels libres réalisée à l’occasion du Paris Open Source Summit 2015 par Pierre Audoin Conseil et porte le chiffre d’affaires de l’ensemble du secteur (« pure & impure players ») à 4,5 milliards d’euros au moins en 2016. Selon l’enquête actuelle, le chiffre d’affaire des acteurs « pure players » progresse cependant 1,6 fois plus vite que l’ensemble du secteur et 6 fois plus vite que le secteur du numérique dans sa globalité.

Les entreprises « pure players », soit deux tiers d’ESN et un tiers d’éditeurs, sont généralement de petite taille. Elle réalisent en moyenne un chiffre d’affaires (2016) de 793.000 euros pour un effectif moyen d’environ 10 personnes. Un effectif qui devrait toutefois fortement croître, puisque leurs dirigeants anticipent une croissance de 25% en 2017, ce qui représente la création d’environ 1.000 emplois.

Comme on s’en doute, il s’agit d’emplois très qualifiés. Le secteur recherche majoritairement (72%) des diplômés de niveau master ou ingénieur, et recrute à part sensiblement égales des jeunes diplômés, des personnes déjà en poste, et des personnes en alternance ou en POE (préparation opérationnelle à l’emploi). Les profils les plus recherchés sont ceux de développeurs, suivis des chefs de projets et des administrateurs systèmes. Le CNLL constate cependant l’émergence de demandes concernant des data scientists et des spécialistes du digital.

Confrontées à la pénurie de compétences, les entreprises jouent la carte de la diversification en multipliant les filières de formation initiale. L’enquête révèle ainsi un bloc de plus de 50% recrutements issus de l’enseignement supérieur traditionnel (écoles d’ingénieur et universités) complété par des cursus de formations plus spécialisées par métiers et technologies (Web, 42, Simplon,…). Il y a une attente forte de cursus spécifiques au logiciel libre et à l’open source. Une attente qui pourra notamment être satisfaite grâce à la création cette année de l’Open Source School.