Moins développé qu’en Europe, le secteur high tech du Maghreb doit prendre du poids. Le bon niveau des experts et la croissance du secteur télécoms sont ses principaux atouts.
Force est de constater que le secteur IT en Afrique du Nord souffre encore d’une faible maturité. C’est ce que révèle une étude de Compubase réalisée auprès de 3500 entreprises informatiques. Pourtant, sa contribution à la croissance économique de la région reste importante (+7% en moyenne). Les acteurs maghrébins TIC expérimentés doivent encore prendre du poids. Les éditeurs de logiciels et constructeurs sont proportionnellement deux fois moins nombreux au Maghreb qu’en Europe.

« Le paysage de la distribution au Maghreb est le reflet de l’économie. Les très nombreuses PME n’ont pas encore atteint la phase d’optimisation de leur informatique, contrairement à l’Europe. Leur industrialisation et l’accès aux services managés dépendra des opérateurs de services » explique Jack Mandard, CEO de Compubase.

Pour l’heure, la revente est l’activité TIC la plus répandue au Maghreb, contrairement à l’Europe, plus orientée vers les services. Au Maghreb, la distribution traditionnelle prime, avec un poids considérable des revendeurs indépendants. Alors qu’en Europe, les SSII et les intégrateurs sont majoritaires. Ainsi, les revendeurs représentent l’essentiel (52%) des acteurs TIC des pays maghrébins. Ils commercialisent plus des deux tiers des produits IT. Le tiers restant est revendu par les grossistes et les revendeurs de solutions bureautiques.

Le Maroc qui bénéficie aujourd’hui d’une activité informatique « nearshore » significative, est le pays le plus avancé de la région, en terme de tissu d’entreprises IT. Au deuxième rang, la Tunisie s’impose avec une main-d’œuvre high-tech bien formée. Enfin l’Algérie caractérisée par une structure économique industrielle, doit dynamiser son activité de services.

Quant au développement des services, la deuxième principale activité TIC au Maghreb, il dépendra non seulement de l’essor des infrastructures réseaux et télécoms mais aussi de la valeur des prestations. Le taux d’accès à Internet demeure encore bas dans les trois pays d’Afrique du Nord, avec moins de 15% de la population connectée. Tourné vers l’Europe, le Maroc table sur une croissance à deux chiffres du secteur télécoms d’ici cinq ans.