Pauvres travailleurs nomades : ils travaillent entre 50 et 60 heures par semaine, sabordent leurs week-ends, se réveillent pendant la nuit pour consulter leur smartphone et se brouillent avec leurs proches.

 

A en croire l’enquête trimestrielle menée par l’opérateur WiFi iPass auprès de 1.689 professionnels nomades employés dans 1.100 entreprises du monde entier, 60 % de ces derniers travaillent entre 50 et 60 heures par semaine, voire plus, le week-end étant la période la plus courante pour le travail à distance. Bien entendu, cette « addiction » au travail se traduit par une hausse de 16% des troubles du sommeil constatée chez nos cobayes.

Il est à noter que le pourcentage de professionnels nomades qui gardent leur smartphone à proximité pendant leur sommeil a légèrement augmenté. Ainsi 71 % des Asiatiques disent garder leur smartphone à portée de main pendant qu’ils dorment (ou ne dorment pas). C’est également le cas de 58 % des Nord-Américains et de 55 % des Européens.

Pire encore, 21% de ces mêmes Européens affirment qu’ils se réveillent pendant la nuit, de manière ponctuelle ou obsessionnelle, pour consulter leur appareil. Et 28% d’entre eux se précipitent dès leur réveil sur leur terminal pour voir s’ils ont reçu des messages pendant la nuit.

On comprend donc que pour nos sondés, l’usage d’appareils mobiles est la cause d’une légère hausse des tensions dans leur quotidien avec leur partenaire, leur famille et leurs amis. Le niveau de tension le plus important ayant été constaté en Europe, où il concerne 38% des personnes interrogées, contre 33 % en Amérique du Nord et 30 % en Asie.

Si ce comportement peut s’avérer néfaste pour la vie quotidienne, il peut également l’être pour le portefeuille. Ainsi 34 % des professionnels nomades déclarent qu’il leur est déjà arrivé d’avoir de mauvaises surprises en recevant leur facture télécoms.

Bien entendu, cette étude n’a pas valeur scientifique, l’échantillon étant beaucoup trop modeste. Elle n’en est pas moins révélatrice d’une évolution du travail dans notre société. Une autre étude, réalisée cette fois par Sciforma (éditeur de solutions Web de gestion de portefeuilles de projets) et Zebaz (annuaire participatif de sociétés), apporte elle aussi un éclairage intéressant sur notre comportement professionnel. Il en ressort que 89% des Français disent travailler dans l’urgence alors que paradoxalement ils estiment seulement un quart des tâches comme réellement urgentes. Et 95% d’entre eux voient leur vie personnelle affectée par ces urgences professionnelles. Rien de surprenant donc à ce que 60% de nos compatriotes se déclarent plus stressés qu’il y a cinq ans, et 70% plus qu’il y a 10 ans.