L’épuisement des responsables de l’informatique atteint des proportions inédites dans le monde, selon cinq études récentes.

Lors d’une enquête menée par l’Upwork Research Institute, 71% des employé·e·s à temps plein affirment avoir déjà traversé un burn-out et 65% disent avoir toujours du mal à suivre les exigences de productivité de leur direction. 81% des dirigeant·e·s interrogé·e·s admettent volontiers que la charge de travail de leurs employé·e·s dans l’IT a augmenté au cours de l’année 2024. Toutefois, ils sont optimistes quant à la capacité de l’intelligence artificielle (IA) de réduire cette charge à long terme.

Dans une autre enquête, menée par OnePoll pour le compte de GoTo, 58% des employé·e·s du secteur informatique interrogé·e·s se disent submergé·e·s par leurs tâches et responsabilités quotidiennes. En moyenne, le personnel informatique n’est capable de traiter que 85% des tickets qu’il reçoit dans la journée. L’augmentation de la charge de travail est liée aux problèmes de cybersécurité (39%), à la sécurité interne (26%) et aux déficits budgétaires (25%). L’enquête recense trois tâches prioritaires que le personnel informatique aimerait voir l’IA prendre en charge : la surveillance des performances du réseau (44%), le dépannage de base des appareils (42%) et la résolution de problèmes informatiques de base (40%).

Une troisième enquête, intitulée State of Engineering Management 2024 de Jellyfish, révèle que 65% des ingénieur·e·s interrogé·e·s déclarent avoir été victimes d’épuisement professionnel au cours de l’année écoulée. Les personnes travaillant dans des équipes de moins de 10 personnes étaient plus susceptibles de souffrir de burn-out que celles travaillant dans des entreprises de 500 personnes ou plus, mais l’inverse était vrai pour les équipes de R&D et les DSI.

Les professionnel·le·s de la cybersécurité connaissent des niveaux particulièrement élevés d’épuisement professionnel, d’après les données recueillies par ThreatConnect. Plus de 33% des responsables de la cybersécurité aux Etats-Unis et au Royaume-Uni déclarent envisager de quitter leur emploi au cours des six prochains mois. Les raisons invoquées sont un niveau de stress élevé (27%), une charge de travail excessive (23%) et de meilleures perspectives de carrière ailleurs (23%). En outre, seul 33% du panel indique recommander à d’autres de travailler dans le domaine de la cybersécurité. Plus de la moitié des personnes interrogées affirme que leur charge de travail a augmenté au cours des six derniers mois. La charge de travail excessive (32%), les longues heures de travail (31%) et les délais serrés (21%) sont les trois principaux facteurs cités contribuant à l’épuisement professionnel. Les personnes interrogées ont également mentionné souffrir de maux de tête (42%), de fatigue (38%), de troubles du sommeil (35%), d’anxiété / de dépression (32%) et de tensions musculaires (31%).

Enfin, selon un rapport publié par BlackFog, 98% des responsables de la sécurité déclarent travailler en moyenne neuf heures de plus que les heures prévues dans leur contrat. 15% déclarent travailler plus de 16 heures par semaine au-delà de leurs heures contractuelles. 42% se disent préoccupé·e·s par les attaques menées avec des outils basés sur l’IA, selon Blackfog. Pour contrer cela, 41% allouent davantage de budget à des outils de sécurité eux aussi basés sur l’IA. C’est le serpent qui se mord la queue.