Le projet de jugement du ministère de la Justice américain vise à obliger Google à vendre son navigateur internet Chrome et à lui interdire de payer pour être répertorié en tant que moteur de recherche par défaut.

Pousser Google à vendre Chrome, séparerait le navigateur de l’entreprise de son moteur de recherche et créerait ainsi plus de concurrence sur le marché de la recherche en ligne.

Pour mémoire, Google verse chaque année plusieurs milliards de dollars à Apple et à Mozilla pour demeurer le moteur de recherche par défaut de Safari et de Firefox. Le projet de jugement pourrait notamment faire perdre à Apple entre 18 et 20 milliards de dollars de revenus provenant du géant technologique de Mountain View.

Le projet de jugement suggère également à Google de se débarrasser d’Android, son système d’exploitation mobile, et d’arrêter de collecter des données pour l’intelligence artificielle (IA) sans accord préalable. La cession d’Android n’est pas une obligation mais cela pourrait venir.

« Pendant plus d’une décennie, Google a illégalement maintenu ses monopoles dans les services de recherche générale en ligne et dans la publicité autour des termes de recherche, par le biais d’un réseau de pratiques anticoncurrentielles », a déclaré le ministère américain de la justice dans un document remis au juge Amit Mehta. « Ces mesures correctives ont pour but de libérer les marchés monopolisés des pratiques d’exclusion de Google, d’ouvrir les marchés monopolisés à la concurrence, de supprimer les barrières à l’entrée et de veiller à ce qu’il ne subsiste aucune pratique susceptible d’entraîner une monopolisation illégale », défend le ministère américain de la Justice. « Google doit rapidement et totalement se défaire de Chrome ».

Parmi les autres propositions du Ministère : l’ouverture à la concurrence des activités publicitaires de Google et la mise en place d’écrans de choix.

Il s’agit de propositions soumises à l’examen du juge Amit Mehta qui ne devrait pas se prononcer avant la fin de l’année 2025. Même après sa décision, il est difficile d’imaginer qu’il n’y aura pas appel.

Sans surprise, Google a pris les devants et décrit les mesures correctives proposées comme « un programme interventionniste radical qui nuirait aux Américains et au leadership technologique mondial de l’Amérique ». En outre, le géant de Mountain View estime que la démarche juridique entraverait son investissement dans l’intelligence artificielle.

Pour rappel, Chrome voudrait actuellement entre 15 et 20 milliards de dollars car le navigateur compte plus de 3 milliards d’utilisateur·rice·s actifs mensuels.

Le juge Mehta a prévu une audience de deux semaines en avril 2025, au cours de laquelle il s’attachera à déterminer les changements que Google doit apporter pour remédier à ce qui est perçu comme un monopole illégal.