Pour la première au premier trimestre 2016, les ventes de terminaux motorisés par Chrome OS ont dépassé celles des Mac aux Etats-Unis. Les PC Chrome OS vont-ils un jour remplacer les PC Windows ?
Chrome OS a annoncé par Google en juillet 2009, moins d’un an après l’annonce du navigateur Chrome. Et les premières machines sont arrivées en 2011. Selon l’institut StatCounter, Google Chrome devint en juin 2012 le navigateur le plus utilisé dans le monde, avec environ un tiers des utilisateurs. Mozilla avait perdu de sa superbe et Microsoft ne semblait plus trop s’intéresser aux navigateurs. Et pourtant quelques années plus tôt, la bataille juridique engagée par la Commission européenne avait fait rage.
Avec Chrome OS, le projet était encore plus ambitieux puisqu’il s’agissait des s’attaquer au quasi-monopole de la plate-forme Wintel et accessoirement à celles des Mac qui a bénéficié ces dernières années de l’effet iPhone.
Chromebooks devant Mac
Au premier trimestre 2016, les ventes de machines Chrome OS ont dépassé celles de Mac, selon le cabinet IDC. Certes, elles ne représentent encore que 10 % du marché américain et 2,5 % du marché mondial mais sont en forte croissance. Toujours selon IDC, les ventes devraient croître au rythme de 30 % cette année, un taux largement supérieur à celui des PC. Sur le marché de l’éducation américain, un secteur sur lequel Apple est très bien positionné, les Chromebooks ont fait un tabac surpassant les ventes de toutes les autres machines confondues. Aujourd’hui, les grandes entreprises américaines semblent de plus en plus intéressées par une telle solution. Selon l’analyste Linn Huang, 25 % des Fortune 500 proposeront des Chromebooks à leurs salariés d’ici 2018.
Avec Chrome OS, Google a une démarche plus proche de celle de Microsoft visant à contrôler une infrastructure entière. En effet, Chrome OS ne peut être installé que sur des machines construites par Google ou par des partenaires (Dell, HP, Acer), les fameux Chromebooks. Ce partenariat avec Google met ces fournisseurs dans une situation un peu inconfortable dans la mesure où les ventes de machines Chrome OS ont tendance à cannibaliser celles des PC traditionnels, sachant que les marges y sont encore inférieures.
Au départ Chrome OS avait été conçu pour des machines connectées, des clients légers dotés d’un navigateur. Du coup, sans connexion Internet, elles ne servaient pas à grand-chose. Mais à la dernière conférence Google I/O, Google a annoncé que toutes les applications Android disponibles dans le Play Store seront utilisables sur des machines Chrome OS. C’est donc le rapprochement des mondes Smartphones Android et machine Chrome OS. Un peu comme si Apple fusionnait les mondes iOS et Mac. Au total, cela représente un portefeuille de 2 millions d’applications. Par ailleurs, l’écosystème des développeurs Android est certainement l’un des plus dynamiques. L’année dernière, le Wall Street Journal avait révélé qu’une réelle fusion des deux mondes avec un seul système d’exploitation était prévue pour 2017.
La prochaine étape est évidemment celle des entreprises, où la notion de parc installé est évidemment majeure. Si les entreprises partaient d’une page blanche, l’histoire serait sans doute différente. Mais les investissements considérables réalisés dans les parcs de PC entraînent une très forte inertie. Par ailleurs, changer les habitudes des utilisateurs qui sont accoutmés notamment à Microsoft Office n’est pas une mince affaire. Cela n’empêche pas à Google de maintenir la pression. Car sa victoire par KO sur les smartphones face à Microsoft ne peut que lui donner des ailes.
Fin 2014, Google a introduit la solution Chromebooks for Work, une offre qui inclut des fonctionnalités destinées aux administrateurs de sécurité notamment (VPN, SSO et certificats numériques). La solution est proposée pour une souscription annuelle de 50 dollars par machine. Parallèlement, les machines qui étaient au départ plus proches des netbooks deviennent peu à peu plus performantes et offrent une ergonomie qui se rapproche de celle des PC.
Que faire alors des applications existantes ? La solution proposée par Google est d’installer ces applications sur un serveur Windows et d’en offrir l’accès à distance aux Chromebooks. La domination de Microsoft sur les PC n’est certainement pas terminée, mais la pression continue de Google pourrait à terme réduire significativement l’influence de la firme de Seattle.
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