Cet été, Microsoft France a quitté ses locaux des Ulis pour emménager aux portes de Paris. Un déménagement qui a rallongé sensiblement les temps de parcours d’une partie des salariés.

 

Comme beaucoup d’autres, la filiale française de Microsoft a mis à profit l’été pour déménager. Depuis début août, Microsoft France est officiellement installé aux portes de Paris dans des locaux flambants neufs, baptisés Campus Microsoft, situés au 39 quai du Président Roosevelt à Issy-les-Moulineaux. Préparée de longue date, cette opération lui a permis de regrouper ses différents sites parisiens et de se rapprocher de ses clients. Mais elle ne serait pas sans conséquences sur les salariés, qui ont été proportionnellement plus nombreux que les autres années à quitter l’entreprise de leur propre initiative.


L’effectif de Microsoft France était jusqu’ici réparti sur trois sites différents, dont le principal était situé dans la zone industrielle des Ulis (91). L’endroit, qui était présenté dans les années 80 comme le centre névralgique de ce qui devait devenir une Silicon Valley à la française, s’est avéré inadapté avec le temps : trop éloigné de Paris et surtout trop enclavé, les aménagements promis pour y remédier n’ayant jamais été faits. Avec les équipes qui travaillaient rue de l’Université à Paris et celles de Microsoft Europe, jusqu’ici implanté à La Défense, ce sont donc environ 1.600 personnes qui se sont installées à Issy-les-Moulineaux.

 

Un éloignement excessif pour 1/3 des salariés environ

 

De source syndicale, on estime que le déménagement s’est déroulé sans encombre, mais on s’inquiète des répercussions qu’il pourrait avoir à moyen terme sur les salariés. Principal problème pointé par les instances représentatives : l’éloignement excessif qui existe désormais entre le lieu de résidence d’une partie des salariés – 1/3 de l’effectif serait concerné – et leur nouveau lieu de travail. En théorie, il n’y a qu’une demi-heure de route entre Paris et les Ulis. En pratique, il faut plutôt compter trois bons quarts d’heure, si bien que le temps de parcours de certaines personnes frise désormais l’heure et demie.


Des temps de trajets rédhibitoires aux yeux des instances représentatives qui ont demandé à la direction des mesures d’accompagnement spécifiques pour ceux qui ne pourraient pas suivre. Une demande qui est restée sans suite, la direction estimant avoir déjà fait suffisamment de concessions. Cette dernière a en effet assouplit les horaires de travail, afin de permettre aux personnes de commencer et finir plus tôt ou plus tard, et autorisé certaines catégories sédentaires à travailler deux jours par semaine chez elles en télétravail.

 

Quelques mesures compensatoires mais à titre provisoire

 

Elle a accepté de financer certaines mesures comme le paiement du parking RER ou des indemnités de voiture pour les personnes très éloignées, et des indemnités de déménagement pour celles qui voudraient se rapprocher. Un bus de ramassage a également été mis en place et des places de parking supplémentaires ont même été louées à proximité des nouveaux locaux pour compléter le – maigre – contingent dont dispose déjà l’éditeur. Mais ces mesures ne seront valables qu’un an.


Selon les syndicats, les effets du déménagement seraient déjà perceptibles, eu égard notamment au nombre de démissions que l’éditeur aurait enregistrées depuis un an. Alors qu’au cours des dernières années, le taux de démission n’excédait pas 2% de l’effectif, il aurait doublé au cours de l’année fiscale qui s’est terminée en juin dernier, alors que le contexte économique aurait dû avoir l’effet inverse. Gageons que ce taux de défections pourrait encore augmenter maintenant que le déménagement est effectif et que l’allongement des temps de parcours est devenu une réalité quotidienne pour les personnes concernées.