Contrairement à une idée préconçue, le Covid n’a pas impacté positivement la digitalisation de la majorité des PME européennes. C’est ce que montre le cabinet Sortlist, spécialisé dans l’accompagnement des PME dans leur stratégie de marketing digital, dans une enquête menée début décembre auprès de 498 managers et dirigeants de PME situées en Espagne, en France, en Allemagne, en Belgique, et aux Pays-Bas.

Sur ces cinq marchés, 53,2% des dirigeants de PME pensent que la pandémie a soit ralenti (30,5%), soit n’a rien changé du tout (22,7%) à leur digitalisation. Ils ne sont que 43,8% à déclarer qu’elle a accéléré leur digitalisation. En France, les écarts sont encore plus importants : 39% des dirigeants interrogés expliquent que leur digitalisation a ralenti, alors que 33% ont vécu une accélération. 25% d’entre eux n’ont constaté aucun changement dans leur situation digitale. À noter que la France est le pays où la proportion de dirigeants ayant ressenti un ralentissement de leur digitalisation est la plus importante. À l’inverse, l’Espagne est le pays où cette proportion est la plus basse, avec seulement 11% des PME ayant ralenti leur effort de digitalisation contre 67% l’ayant accéléré.

La raison principale de cet impact négatif du Covid sur la digitalisation des PME françaises semble être budgétaire. 46,2% des PME interrogées pour qui la digitalisation n’a pas accéléré expliquent qu’elles n’avaient pas le budget pour faire les changements nécessaires. Cependant, 39,1% disent qu’elles étaient déjà suffisamment digitalisées pour continuer à fonctionner normalement, tandis que 7,8% ont exprimé qu’elles manquaient des compétences nécessaires pour renforcer leur digitalisation. Le manque de budget pourrait être lié au fait que la France est l’un des pays les plus touchés par les conséquences économiques de la crise, note Sortlist.

Cette étude a été réalisée entre le 27 novembre et le 7 décembre 2020, via un questionnaire en ligne, auprès 498 managers et dirigeants de PME – de moins de 250 employés et ne dépassant pas 50 millions d’euros de ventes annuelles – situées en Espagne, en France, en Allemagne, en Belgique, et aux Pays-Bas.