Ce n’est certes pas une étude impartiale. Elle apporte toutefois un éclairage intéressant sur la consommation énergétique de l’IT dans le monde. Baptisée  » The cloud begins with coal  » (Le cloud commence avec du charbon), elle a été réalisée par Mark Mills, fondateur du cabinet de conseil Digital Power Group et financée par la National Mining Association, qui se définit elle-même comme la voix de l’industrie minière américaine auprès du Congrès, des régulateurs et des médias, ainsi que par l’American Coalition for Clean Coal Electricity (Coalition américaine pour une électricité charbonnière propre). 

Selon le document, l’électricité consommée par l’écosystème des TIC est équivalente à 1.500 TWh (1 Terawatt-heure = 1 milliard de Kilowatt-heure), ce qui représente la production électrique totale du Japon et de l’Allemagne et près de 10% de la production mondiale. C’est également 50% de plus que l’énergie consommée par l’aviation dans le monde.

Ce chiffre comprend aussi bien la consommation des datacenters (le cloud computing nécessiterait à lui seul plus de 700 TWh), que l’énergie utilisée pour la fabrication des appareils ou encore la consommation des équipements des entreprises, des collectivités et des foyers. 

Mark Mills et ses collaborateurs, qui ont compulsé un grand nombre de sources (116 au total), estiment d’ailleurs la consommation de chaque individu non négligeable.  » Si recharger une seule tablette ou un smartphone ne nécessite qu’une quantité très faible d’électricité, utiliser l’un ou l’autre pour regarder une heure de vidéo par semaine exige plus d’électricité par an que deux réfrigérateurs neufs », précise le document.


La consommation va croître


Rappelant que le trafic horaire d’internet va bientôt dépasser le trafic total de la toile au cours de l’année 2000, le Digital Power Group croit savoir que les gains énergétiques réalisés ne parviendront pas à compenser l’augmentation de la consommation électrique du secteur IT. Il met d’ailleurs en doute le fait que le cloud permettrait d’économiser de l’énergie.  » Dans certaines circonstances le cloud computing peut nécessiter plus d’énergie que si l’on travaillait sur un PC local « , explique-t-il. Parmi ces circonstances figure l’usage fréquent du cloud.  » Si des coûts inférieurs et plus de commodité poussent à utiliser les services cloud, provoquant ainsi la consultation de plus de données – et de ce fait un plus grand usage des réseaux – alors la consommation globale d’électricité va croître », insiste-t-il. Il précise par ailleurs que la consommation des réseaux sans fil est en train de devenir un facteur significatif à prendre en compte par les producteurs.

L’étude rappelle qu’avec 40%de la production mondiale, le charbon reste de loin la première source d’électricité. A titre d’exemple, la part du charbon dans le consommation électrique des datacenters d’Apple atteint 60%. Avec 50%, HP, IBM et Oracle sont un peu moins gourmand en énergie d’origine fossile. Et avec une part d’environ 20% Dell fait presque figure de champion écologique.