Depuis que SAP fait ouvertement pression sur ses clients pour accélérer leur adoption du cloud public, des utilisateurs germanophones du groupe DSAG ne sont pas rassurés. Le DSAG vient de rappeler à l’éditeur ERP qu’il exige les mêmes fonctionnalités dans la version cloud que dans la version sur site de S/4HANA.

L’industrie est un secteur crucial pour SAP. Or des géants européens tels que Airbus, EADS, Siemens et Volkswagen – clients du spécialiste de l’ERP – n’ont pas l’intention de passer à l’informatique dématérialisée à marche forcée.

« L’intégration de S/4HANA avec Microsoft Teams et OpenAI sont deux exemples d’innovations qui ne sont proposées que dans le cloud public », confie Sebastian Westphal, membre du conseil d’administration du DSAG, au Register. « Nous avons du mal à voir comment les installations hybrides vont pouvoir fonctionner (…) et nous savons tous ce que les grands éditeurs de logiciels veulent faire dès qu’ils ont la majorité de leurs clients sur une plateforme de cloud public, en particulier en termes de licences et de prix ». Des clients craignent donc que leurs lourds investissements dans les systèmes SAP sur site « ne soient pas rentables à long terme ».

« Techniquement, le fait d’avoir plus de clients dans le cloud signifie une moindre prise en charge de différentes versions de logiciel, ce qui réduit les coûts des fournisseurs. De plus, si un utilisateur possède une licence perpétuelle, il peut cesser de payer les frais d’assistance et assurer lui-même l’assistance », rappelle le cabinet Gartner. Les chiffres de Gartner montrent qu’au quatrième trimestre 2022, seuls 32% des clients ECC avaient acquis une licence S/4HANA et seuls 23% étaient passés à la mise en œuvre de certains composants.

La dernière version de S/4HANA que les utilisateurs migrant de l’ECC pourront adopter est prévue pour octobre prochain, rappelle The Register, avant que le support général ne prenne fin. La fenêtre de mise en œuvre sera alors de deux ans.