La Cour des comptes encourage la DGFiP (Direction générale des Finances publiques) à mettre clairement le cap sur le numérique avec des dépenses informatiques en hausse. C’est ce que l’on découvre dans le rapport établi par les sages de la rue Cambon à l’occasion du 10ème anniversaire de la création de la DGFiP, issue de la fusion de la Direction générale des Impôts et de la Direction générale de la Comptabilité publique.
La juridiction financière demande à la direction des finances de mettre clairement le numérique au cœur de sa démarche de transformation, car il permet une gestion dématérialisée de la relation avec les usagers. Par ailleurs, en interne les outils numériques ouvrent la voie à l’automatisation des procédures et des tâches et au traitement des dossiers à distance, permettant des gains de performance et d’efficience estime la Cour des comptes. Or, selon celle-ci, l’impact attendu de la numérisation déjà engagée a été fortement freiné par la baisse des budgets informatiques. « Entre 2010 et 2017, le budget informatique a diminué de 28 %, soit une baisse très supérieure à celle du budget total de la DGFiP sur la période (- 5 %). La DGFiP, qui compte encore plus de 3.600 informaticiens, a absorbé cette baisse en ré-internalisant la quasi-totalité des tâches informatiques », peut-on lire dans la synthèse du rapport. Précisons que l’administration financière compte plus de 100.000 agents et dispose d’un budget de près de 8 milliards d’euros.
La Cour constate par ailleurs que la DGFiP est confrontée au vieillissement avancé de plusieurs pans de son architecture informatique, « construite par sédimentation de couches applicatives dont certaines remontent aux années 1970 ». La résorption de cette « dette technique », qui freine les évolutions de la DGFiP, constitue un enjeu majeur. Pour le gagner lla direction des finances doit se doter « d’une capacité d’investissement accrue en matière informatique, dans le cadre d’une planification pluriannuelle et prioriser les projets à l’aune de critères d’efficience et de qualité de service », et préciser le coût estimé et les gains attendus des projets informatiques.
La Cour des comptes demande enfin la mise en place d’une politique d’accompagnement pour les personnes éprouvant des difficultés d’accès au numérique afin que ce dernier devienne le mode de relation « de droit commun » avec les usagers.