A l’orée de 2010, le « green IT » reste plus au stade des intentions qu’il n’est ancré dans les achats et dans l’offre high tech. C’est ce que constatent trois nouvelles études indépendantes.

Publié à l’occasion du Consumer Electronic Show, le classement Greenpeace des fabricants de produits électroniques, à l’aune de leur comportement éco-responsable, place une nouvelle fois Nokia en tête, suivi de près par Sony Ericsson. Sur une échelle de 0 à 10 mesurant les efforts en matière de conception, de fabrication et de récupération des produits, les Toshiba, Philips, Apple LG Electronics, Sony, Motorola et Samsung font tous un score moyen (autour de 5) d’au moins deux points inférieur à celui Nokia (7,3 sur 10). Microsoft (2,4 sur 10) et Nintendo (1,4 sur 10) tiennent la queue du classement.

D’autre part, selon une étude Accenture publiée le 5 janvier, on trouverait deux fois plus de consommateurs prêts à payer plus cher des produits électroniques respectueux de l’environnement dans les pays émergents (Chine, Inde, Malaisie et Singapour) que dans les pays développés (USA, Allemagne, Japon et France). L’étude (16.000 personnes interrogées) portait sur l’usage de 19 produits, allant du smartphone à l’appareil photonumérique, en passant par la console de jeux, l’écran TV, etc. Parmi les raisons pouvant expliquer cette disparité, les analystes d’Accenture invoquent la forte poussée de la classe moyenne et de son pouvoir d’achat dans les pays dits émergents. Sans négliger pour autant que c’est aussi chez eux que sont traités les déchets de la consommation mondiale. Un début de prise de conscience ?

Développement durable : 5% du référencement

Dans un domaine connexe -l’achat de conseil et, plus particulièrement, de conseil en développement durable, la présentation à la toute fin d’année 2009 du baromètre des achats de Syntec Conseil en Management a donné lieu à un constat convergent des acheteurs et des prestataires-consultants : compte tenu de la montée des pressions sociétales s’appliquant aux entreprises, le développement durable est encore loin des préoccupations de premier plan des deux parties, fortement marquées encore par l’orientation à la baisse des prix. « Le poids du développement durable dans un référencement est de l’ordre de 5% », résume-t-on à Syntec Conseil. En revanche, consultants et acheteurs s’accordent à se reconnaître un « devoir de veille sur ce thème », afin d’une part d’anticiper et de gérer efficacement les évolutions réglementaires, afin d’autre part, d’éviter l’exclusion des plus petits cabinets de cette perspective.