La sécurité a toujours été le maillon faible du cloud. Les enquêtes menées auprès des entreprises l’ont toujours démontré. De même les spécialistes sérieux ont toujours conseillé aux entreprises souhaitant franchir le pas – le Rubicon oserait-on dire – de réserver aux cloud leurs données les moins sensibles.

Par ailleurs les lancements de Cloudwatt et Numergy, les clouds souverains « made in France  » sont antérieurs au scandale PRISM et aux révélations d’Edward Snowden. Rien de vraiment neuf donc.

Cela dit, les lignes ont bougé et les relations pas toujours très nettes entre les grands acteurs américains de l’IT et la NSA.auront un impact négatif indéniable sur l’industrie du cloud computing.

C’est ce qu’a déclaré parmi d’autres Jimmy Wales, le fondateur de Wikipedia, à l’occasion d’une conférence en Norvège la semaine dernière.  » Si vous êtes BMW, un fabricant d’automobiles en Allemagne, vous n’êtes probablement pas très à l’aise à l’idée de mettre dorénavant vos données aux Etats-Unis « , a résumé le président d’honneur du projet d’encyclopédie universelle.

Selon une étude réalisée en Allemagne justement par PricewaterhouseCoopers et dévoilée la semaine dernière, 54% des entreprises d’outre-Rhin estiment les risques liés au cloud computing comme élevés voire très élevés. Celles qui considèrent ce risque comme très élevés représentent quasiment un quart (22%) des entreprises germaniques, contre à peine 6% avant les révélations d’Edgar Snowden. Par ailleurs, 38% d’entre elles songent à présent à chiffrer leurs mails et elles sont 25% à vouloir faire de même avec leurs communications mobiles.

Enfin, 15% de ces mêmes sociétés envisagent de basculer leurs applications vers un fournisseur de services refusant de coopérer avec les services de renseignement américains ou britanniques. L’étude ne dit pas si BMW figure parmi elles.

Le scandale PRISM aurait un autre effet inattendu si l’on en croit le site Toolinux. Ce dernier rapporte les résultats d’une étude réalisée par Stephen Cobb, chercheur à l’ESET. Selon cette étude, 14% des Américains auraient réduit leurs achats en ligne après les révélations de l’ancien collaborateur de la NSA. Et 47% d’entre eux auraient changé leur mode d’utilisation des médias sociaux et se montreraient beaucoup plus prudents en partageant leurs données en ligne. Ce qui n’est pas une mauvaise chose.