Illiad a fait le choix de Nokia pour le déploiement de son réseau 5G en France et en Italie. « En retenant Nokia, le groupe fait le choix de la technologie européenne et de l’indépendance stratégique », précise un communiqué. Illiad choisit aussi la continuité puisque les deux entreprises sont partenaires depuis 2010 pour les réseaux 3G et 4G de Free.
Exit donc Ericsson et Huawei. En évinçant ce dernier, Illiad joue la sécurité et se met en adéquation avec le gouvernement qui a fait voter une loi destinée à limiter l’influence du fabricant, accusé d’espionnage au profit de la Chine par le gouvernement américain et au centre de la guerre commerciale que se livrent Washington et Pékin.
Le déploiement de la 5G par Free débutera en 2020. Il permettra à Iliad, qui a pris le contrôle de l’opérateur Jaguar Network et s’apprête à lancer une activité B2B, de répondre aux besoins des entreprises, de connecter davantage d’abonnés et d’accompagner l’explosion des usages grand public.
Illiad, qui s’apprête à publier des résultats trimestriels décevants pour Free, veut par ailleurs repartir à la conquête de nouveaux abonnés, notamment dans la fibre. Le groupe annonce en effet être entré en négociations avec le fonds d’infrastructure InfraVia en vue d’un accord visant à hâter le déploiement de la FTTH dans les zones de moyenne et faible densité de l’Hexagone (soit environ 26 millions de lignes) via une société dédiée. Celle-ci assurera notamment l’acquisition et l’exploitation des tranches de cofinancement FTTH du groupe dans les zones concernées. Les contrats de cofinancement existants et environ un million de prises déjà déployées et cofinancées y seront transférés. Cette société sera contrôlée par InfraVia qui y injectera 600 millions d’euros et détiendra 51% du capital. Elle fournira à Free dans le cadre d’un contrat de services à très long terme, l’ensemble des services d’accès et d’information aux prises cofinancées. Elle pourra par ailleurs proposer les mêmes services à des opérateurs tiers.
Cette opération s’inscrit en cohérence avec le cadre réglementaire et les nouvelles directives européennes qui privilégient le cofinancement pour accélérer les déploiements de la fibre dans les territoires rappelle Illiad.