IBM organisait aujourd’hui un petit-déjeuner presse pour présenter au marché les Cloud Paks, ses premières offres nées du rapprochement avec Red Hat et expliquer en quoi celles-ci s’inscrivent dans sa stratégie. Une stratégie fondée sur la conviction qu’à brève échéance, les entreprises vont massivement conteneuriser leur IT. D’ici à 2025, prévoit IBM, la majorité des systèmes d’information d’entreprise auront déjà basculé en mode conteneurs.

Pourquoi un tel essor des conteneurs ? Parce que « ces objets informatiques autoportants » sont le support idéal des microservices et qu’ils sont plébiscités pour leur aptitude à évoluer en continu indépendamment les uns des autres sans perturber le fonctionnement des applications, nous a expliqué Agnieszka Bruyère, vice-présidente Cloud et cognitive software d’IBM France, lors d’un entretien après la conférence. « Là où un projet d’amélioration prend des mois pour une application monolithique traditionnelle, il ne prend qu’une quinzaine de jours pour une application conçue à base de microservices ». L’émergence des orchestrateurs de conteneurs de type Kubernetes a accéléré le mouvement en « favorisant l’adoption des conteneurs pour les applications de production ».

Estimant qu’OpenShift, la plateforme Kubernetes de Red Hat, était la plus mature du marché – cela a d’ailleurs été l’un des éléments déterminants dans sa décision de racheter Red Hat – IBM a souhaité en faire le socle de sa stratégie de conteneurisation des applications clients. Première étape de cette stratégie : IBM a conteneurisé ses propres offres logicielles pour faciliter leur déploiement et leur diffusion sur les plateformes de ses clients via OpenShift. C’est l’objet de l’annonce du jour : les Cloud Packs, qui combinent les principales technologies d’IBM avec celles de Red Hat.

Agnieszka Bruyère a présenté cinq packs adressant chacun des problématiques différentes :

  • Le Cloud Pak for application regroupe des outils d’évaluation et de middleware (WebSphere, WAS Liberty, JBoss, Node.js…) facilitant la migration des applications monolithiques vers les microservices.
  • Le Cloud Pak for Data regroupe des outils pour créer le socle data mais aussi des outils de virtualisation de données, qui permettent d’accéder aux données où elles se trouvent ; des outils de préparation des données et des outils de datascience et d’intelligence artificielle (type Watson Studio) pour concevoir des modèles IA et les entraîner.
  • Le Cloud Pak for Integration regroupe des outils de gestion d’API permettant d’intégrer le système d’information sur site avec les applications SaaS consommées par l’entreprise et les données qui lui arrivent de l’extérieur via les API…
  • Le Cloud Pak for Multicloud Management qui propose une console d’administration unifiée des infrastructures sur site, externalisées et cloud.
  • Le Cloud Pak for Automation dédié à l’automatisation des processus métier

« Les projets qui émergent en premier tournent en général autour des données car elles peuvent être manipulées et il est possible d’en tirer parti sans perturber la production et les applications critiques », selon Agnieszka Bruyère. C’est l’objet du Cloud Pack for Data qui constitue une bonne entrée en matière pour découvrir les conteneurs. Autre approche suggérée par Agnieszka Bruyère: choisir quelques applications subissant des évolutions permanentes (de type portails clients) et concentrer l’effort de conteneurisation sur ces applications pour lesquelles la transformation en micro-services est la plus pertinente. C’est l’objet du Cloud Pack for Application.

Bien entendu, pour accompagner les clients sur la transformation de leurs applications, IBM mise plus que jamais sur son écosystème partenaires. L’enjeu pour l’éditeur va être d’assurer l’adoption de ces Cloud Paks par ses partenaires historiques et de nouer de nouveaux partenariats avec des partenaires de niche positionnés sur des sujets innovants du moment (datascience, blockchain, IoT, IA…). Conscient que les compétences et certifications OpenShift et Kubernetes sont longues à acquérir, IBM propose également des instances OpenShift hébergées et infogérées par IBM sur ses propres infrastructures cloud, les clients restant libres de déployer leurs conteneurs partout où ils le souhaitent.