Deux spécialistes de la continuité d’activité recensent les risques d’une pandémie pour les entreprises (absentéisme, rationnement du haut-débit, arrêt des transports) et les pistes pour les affronter.

 

La pandémie annoncée aura-t-elle lieu ? Personne n’est aujourd’hui en mesure de confirmer si cette catastrophe annoncée sera ou non à ranger, avec le fameux « bug de l’an 2000 », au rayon des fausses frayeurs.

Pour Florian Carrière, responsable du département PCA (Plan de continuité d’activité) de Solucom, le bruit fait autour de cette menace aura au moins le mérite de rappeler que la société n’est pas que soumise aux aléas économiques. « On retrouve aujourd’hui un niveau de sensibilité identique à celui qui a suivi le 11 septembre. Les dirigeants comprennent que nous sommes faillibles, que les ressources peuvent tomber. On assiste en quelque sorte à un exercice en temps réel. »


20 à 30 millions de malades anticipés

 

Le ministère de la santé envisage 20 à 30 millions de malades cet automne. Un chiffre qui fait peur et pas uniquement pour des raisons sanitaires. « Ce ne sera probablement pas plus grave qu’une grippe saisonnière mais elle pourrait toucher 4 fois plus de personnes et pas uniquement des individus sensibles. C’est donc la nature sociale du risque qui pose problème. Quand on a 20 millions de malades, cela a forcément un impact sur l’absentéisme ».


Certains responsables d’entreprises se sont inquiétés très tôt de ce risque. « Nous nous penchons depuis plusieurs mois sur le problème de la grippe A. Certains clients sont préoccupés par ses effets depuis le mois de janvier », affirme ainsi Eric de Bernouis expert santé chez Telindus.

Il s’agit généralement de grands comptes. Pourtant si a pandémie est avérée, ce ne sont pas ces derniers qui risquent d’être les plus malmenés. « On prévoit globalement 25 à 30% d’absentéisme. C’est considérable mais cela ne prive pas l’entreprise de tous ses moyens. Cependant dans les PME, la grippe A peut toucher jusqu’à 50% des effectifs, dont certains occupent des fonctions critiques », rappelle de son côté Florian Carrière.