Après des critiques répétées contre la politique de licences cloud de Microsoft, Google passe à l’offensive. Mercredi, le numéro trois du marché du cloud a porté plainte auprès de la Commission Européenne en accusant son rival de verrouillage et d’étouffer la concurrence.
« Les conditions de licence de Microsoft empêchent les clients européens de déplacer leurs charges de travail Microsoft actuelles vers les cloud de concurrents », dénoncent dans un billet de blog Tara Brady, président EMEA de Google Cloud et Amit Zavery, vice-président et responsable de la plateforme.
La filiale d’Alphabet reproche à Microsoft d’abuser d’une position dominante avec le système Windows Server et d’imposer des majorations pouvant atteindre 400% aux clients voulant l’utiliser sur Google Cloud ou d’autres plateformes concurrentes. Elle reproche aussi les conditions de licences plus restrictives mises en place depuis 2019, avec notamment des limitations sur les correctifs de sécurité et d’autres barrières d’interopérabilité.
Reprenant les données d’une étude réalisée en 2023 par le CISPE, lobby des fournisseurs de cloud européens, Google affirme que ces tactiques de Microsoft coutent au moins 1 milliard d’euros par an aux clients européens.
Malheureusement pour Google, Microsoft a signé en juillet un accord à l’amiable avec les membres du CISPE, qui ont abandonné la plainte qu’ils avaient déposé en 2022 auprès de la Commission européenne.
Sollicité par l’AFP sur la plainte de Google à son encontre, Microsoft a beau jeu de répondre : « Nous avons trouvé un accord pour répondre à des préoccupations similaires soulevées par des fournisseurs de cloud européens, alors que Google espérait que ces derniers poursuivent le contentieux. N’ayant pas réussi à convaincre les entreprises européennes, nous pensons que Google ne réussira pas non plus à convaincre la Commission européenne. »
Cette action « est la seule façon de mettre un terme au verrouillage pratiqué par Microsoft, de permettre aux clients d’avoir un choix et de créer des conditions de marché équitables pour les concurrents », considère pour sa part Amit Zavery.